WOC Europe : un salon dédié au béton
En signant un partenariat avec World of Concrete, le salon Intermat s’ouvre aux matériels pour la fabrication du béton.
Gilles Rambaud
Un hall entier. Voilà ce que la prochaine édition du salon Intermat, qui se tiendra au parc des expositions Paris Nord Villepinte du 20 au 25 avril prochain, accordera aux matériels pour la fabrication et la préfabrication du béton. « C’est une extension naturelle de notre périmètre », estime Maryvonne Lanoë, commissaire générale du salon. Il est vrai que, chez nos voisins allemands, les matériels pour le terrassement et la construction sont réunis avec les moules pour la préfabrication et les bancs de précontrainte au sein d’un seul et même syndicat, le VDMA. Ces matériels industriels ont d’ailleurs leur place à la Bauma, le grand salon allemand des matériels. Aux États-Unis, en revanche, ils disposent de leur propre exposition, World of Concrete (WOC), qui se tient tous les deux ans à Las Vegas et regroupe également les coffrages, le sciage diamanté, les pompes, les machines à coffrage glissant et les centrales pour le béton prêt à l’emploi. Si les matériels se taillent la part du lion dans ce salon, ils ne sont pas seuls puisque y exposent également les fournisseurs d’adjuvants et les laboratoires d’analyse. C’est ce champ qu’Intermat veut investir, non pas en copiant World of Concrete, mais en s’associant avec lui. « Nous allons créer l’édition européenne de ce salon en bénéficiant de l’expertise de l’équipe américaine », résume Maryvonne Lanoë. L’intégration au sein d’Intermat ne sera pas complète puisque la manifestation aura son nom propre (World of Concrete Europe), attribuera un prix dédié récompensant les meilleures innovations et disposera de sa propre zone de démonstration. Mais il n’y aura qu’une porte à franchir pour retrouver les engins de travaux publics. Et, là, l’édition 2015 s’annonce sous de bons auspices, avec la présence confirmée des grands constructeurs mondiaux (Caterpillar, Volvo, Liebherr, Hitachi, Komatsu, etc.) et le retour de marques absentes lors de la dernière édition comme Sandvik, Manitou et Potain. L’aire de démonstration, qui fait la spécificité du salon, sera encore augmentée pour atteindre 30 000 m². Objectif annoncé : 200 000 visiteurs dont 35 % d’étrangers, beaucoup étant attendus en provenance de Turquie, d’Algérie et du Moyen-Orient.
Industrie ou construction ?Les centres de fabrication de produits en béton sont souvent attenants à une carrière. Ils gèrent donc des matériels d’extraction et des centrales à béton. Leurs unités de fabrication sont en revanche extrêmement robotisées et n’ont plus grand-chose à voir avec un chantier. En Allemagne, les deux activités sont regroupées dans un même syndicat. Cependant, les statistiques distinguent les deux activités. Ainsi, en 2013, en Allemagne, les « matériels pour la construction » ont généré un chiffre d’affaires de 7,7 milliards d’euros, et « les machines pour la fabrication de produits de construction », 4 milliards d’euros.
Des enrobés bitumineux aux réseaux numériquesOrganisée par la même équipe qu’Intermat, l’édition 2014 d’Interoute & Ville, qui se tiendra du 7 au 9 octobre au parc Eurexpo de Lyon, va prendre de la hauteur. « Il y aura toujours des matériels pour l’entretien et la construction routière », rassure Maryvonne Lanoë, commissaire générale, qui cite la présence de Fayat, de Wirtgen, d’Acmar ou de Noremat. « Mais nous allons plus loin dans les équipements routiers et couvrons pour la première fois les infrastructures connectées. » Constatant que la décentralisation de la gestion des infrastructures avait fait entrer l’expertise routière plus profondément au cœur des villes, le salon Interoute & Ville sera, cette année, dédié à la « route intelligente », c’est-à-dire aux systèmes modernes de gestion de la mobilité. Capteurs d’usure placés dans la chaussée, intégration des véhicules autonomes dans la circulation, récupération de l’énergie dégagée par le passage des véhicules… Autant de projets qui seront du ressort des acteurs de la route, en premier lieu de l’Idrrim (Institut des routes, des rues et des infrastructures pour la mobilité), partenaire du salon où il tiendra son congrès annuel. Pour prouver que le futur frappe déjà à la porte, Maryvonne Lanoë a invité quatre start-up à faire du salon leur laboratoire. Elles mettront en place des outils de signalisation active, de repérage, de gestion de flux et de comptage pour faciliter la mobilité des visiteurs, avant de passer à celle des automobilistes.