A Aix-Marseille, la «consultation urbaine et territoriale» de la Métropole est contestée
Alors que trois groupements pluridisciplinaires doivent être prochainement retenus dans le cadre de cette étude, un recours a été déposé par Antoine Grumbach et Yves Lion, écartés de la présélection.
Rémy Mario (Bureau de Marseille du Moniteur)
A Marseille, la mission interministérielle pour le projet métropolitain, dirigée par le préfet Laurent Théry, s’apprête à enclencher la phase deux de la «consultation urbaine et territoriale» lancée à la fin 2014. Une consultation, après le travail de connaissance et de préparation engagé depuis deux ans par la mission interministérielle, la parution d’un «Livre Blanc» sur les transports, destinée à offrir une première représentation et structuration de ce vaste territoire qui va regrouper 93 communes et 1,8 million d’habitants. Et c’est sur la base des scénarios et perspectives d’aménagement proposés mais aussi de quelques projets démonstrateurs que les élus, à partir de 2016, pourraient dessiner le futur projet métropolitain. Une démarche qui a conduit la mission interministérielle à présélectionner récemment pas moins de 10 groupements pluridisciplinaires internationaux parmi lesquels on retrouve notamment l’agence britannique RSH-P, l’agence berlinoise LIN, les urbanistes français Bernard Reichen, David Mangin, Christian Devillers et Frédéric Bonnet, le paysagiste Michel Desvigne mais aussi Philippe Madec, l’agence INterland et la jeune agence parisienne TVK.
Choix de trois équipes début avril
Le choix des trois équipes par le comité de pilotage regroupant les collectivités, la mission interministérielle et la Caisse des Dépôts qui participe à la démarche, assisté par une régie technique collective, est prévu fin mars-début avril. Elles auront ensuite six mois pour élaborer de manière coordonnée et parallèle cette première représentation du territoire unifié, sans toutefois qu’il y ait au bout un marché de maîtrise d’œuvre, la spécificité et l’originalité de cette consultation.
Mais pour cette métropole qui se construit depuis des mois dans la douleur, qui a toujours en face d’elle une grande majorité d’élus refusant sa mise en place telle qu’imaginée par la loi, rien ne paraît décidément se passer facilement. Un recours, contre la procédure de présélection, vient d’être déposé par le groupement piloté par Antoine Grumbach et Yves Lion, deux anciens grands prix de l’urbanisme dont l’équipe compte également dans ses rangs l’urbaniste catalan Joan Busquets. «Je conçois sans problème qu’au terme d’une consultation une offre ne soit pas retenue mais là je n’accepte pas que notre candidature soit écartée sur la base de critères erronés ou de raisons ubuesques» lance Antoine Grumbach. Celui qui depuis 40 ans fait de l’urbanisme, rencontre des habitants, ne comprend pas qu’on lui oppose le manque de références dans le domaine de la concertation. Il conteste également la note qui lui a été attribuée pour les compétences internationales et les interventions sur un grand territoire, après avoir, entre autre, travaillé sur le Grand Paris et le Grand Moscou. «Quant à l’absence d’un bureau d’étude trafic dans notre équipe, il n’était pas demandé et nous l’avons justifié par le travail déjà réalisé par la Métropole sur les transports via le «Livre Blanc» auquel nous adhérons totalement» poursuite Antoine Grumbach. «Ces pratiques posent plus largement le problème des décisions mal justifiées voire arbitraires dans les grandes consultations et nous envisageons avec d’autres urbanistes une mobilisation car ces faits ne sont pas isolés», ajoute-t-il.
Le vent de la contestation souffle toujours
Le tribunal administratif de Marseille qui a été saisi en référé suspensif va examiner le dossier le 7 avril. Entretemps, le comité de pilotage aura choisi ses trois groupements mais ne devrait pas signer de marché avant de connaître la décision du tribunal administratif. Une incertitude qui vient s’ajouter aux tensions entourant toujours la mise en place de la métropole marseillaise. Il y a quelques semaines, dans un communiqué de presse, la maire d’Aix, Maryse Joissains Masini, évoquait «le coup d’envoi de la gabegie» pour qualifier à ses yeux cette consultation urbaine. Et le président de la communauté urbaine MPM, Guy Teissier, a voté récemment contre le projet de loi Notre, mécontent de la non prise en compte par le gouvernement des amendements proposés par les élus locaux pour la métropole Aix-Marseille Provence.
A Aix-Marseille, la «consultation urbaine et territoriale» de la Métropole est contestée
Tous les champs sont obligatoires
0Commentaire
Réagir