Menteurs diesels
Certes, ni les engins de chantier ni les poids lourds ne sont concernés par le scandale Volkswagen des moteurs truqués. Mais cette affaire tombe au mauvais moment. En effet, le texte précisant ce que seront les futures contraintes imposées aux moteurs diesels non routiers ? soit la future norme Étape 5 ? est actuellement en cours de négociation entre la Commission européenne, le Conseil de l’Europe et le Parlement européen. Le lobby des fabricants de machines tente d’obtenir l’assouplissement de certaines mesures, par exemple l’interdiction de commercialiser des moteurs d’ancienne génération, ce qui, dans les faits, empêcherait de remplacer ceux des machines tombées en panne. Or le scandale Volkswagen apporte de l’eau au moulin du camp d’en face. Celui-ci pourrait sauter sur l’occasion pour ajouter de nouvelles contraintes, ou ? c’est dans l’air ? pour modifier les méthodes de certification des moteurs afin de rendre celle-ci plus difficile à obtenir. Bien sûr, l’actualité ne concerne que l’industrie automobile et n’a, en théorie, pas de lien avec les engins. Mais les discussions politiques ne sont pas toujours rationnelles, et des amalgames risquent d’être faits. On s’éloigne de toute logique quand certains députés français font la proposition absurde d’interdire purement et simplement le gazole. Imaginent-ils que l’on fasse tourner des moteurs de 13 l de cylindrée avec du supercarburant ? Ont-ils calculé le pic de CO2 que cela provoquerait ? Espérons que les discussions du Parlement européen soient plus raisonnables que celles de l’Assemblée nationale, mais il est permis d’en douter. Quant aux décisions prises par Volkswagen de tricher à une telle échelle, on peine également à en comprendre la rationalité. Le débat autour de la pollution provoquée par les moteurs diesels s’éloigne de plus en plus du cadre strictement scientifique, ce qui n’est bon pour personne.