Cité du Vin de Bordeaux : prêts à déguster?
Inaugurée le 31 mai prochain par François Hollande et Alain Juppé, maire de la ville; la Cité du Vin ouvrira ses portes au public le 1er juin…
JACQUES-FRANCK DEGIOANNI
Autant le dire d’entrée de jeu, nous ne sommes pas fan absolu de l’édifice, ni de sa morphologie tourmentée assez indéfinissable, ni de son contenu qui peine encore à convaincre, au moins pour ce que nous en avons pu voir. C’est que le lieu est encore très largement en chantier, à moins de quinze jours de son inauguration par François Hollande et Alain Juppé. Bref. On a fait la visite, on a écouté les explications des architectes, Anouk Legendre et Nicolas Desmazières (agence X-TU), etc. On a bien compris que le bâtiment, campé tel un fier «signal» voire un «phare» de 35 mètres de hauteur (55 à la pointe des "épines"), au cœur du - nouveau? futur? - écoquartier des Bassins à Flot de Bordeaux «prenait le parti du fleuve» dans ses «courbes et contre-courbes», dans sa couleur changeante, dans sa forme sinueuse, dans son traitement paysager des abords qui «restaure le corridor écologique de la ripisylve» (vous chercherez vous-même dans le dictionnaire), etc. Soit. Mais le vin? La forme encore vous dis-je, qui se veut évocatrice d’une carafe, des irisations du breuvage en mouvement qui tourbillonne dans un verre avant dégustation, de sa «robe» promesse d'enchantement et de sa robuste «charpente», etc.
OK. Bon, on a le flacon, mais on voudrait l’ivresse! Quid du contenu? «Il ne s’agit pas d’un musée» tiennent à préciser les architectes. Ce n’était, en effet, pas le souhait du maître d’ouvrage (la Ville), ni de l’exploitant (la Fondation de la Cité du Vin, forte de ses 83 mécènes privés...). En lieu et place nous sont annoncés un «parcours», une «expérience», un «voyage immersif et initiatique dans l’univers du vin» et de ses résonances en littérature, en architecture, en musique, en économie, etc. Le tout abrité sous une charpente en bois lamellé-collé formée de 574 arches cintrées, parce que «sans forêt et sans bois, il n’y a pas de vin». En complément de programme, des ateliers de dégustation, un auditorium, des projections immersives à destination du jeune (et moins jeune) public, un espace «polysensoriel», etc. Sans oublier un comptoir de vente et un restaurant panoramique au sommet (on n’a pas testé, on précise). On ne sait pas trop ce que vont penser d’un tel dispositif XXL de promotion du vin les alcoologues de France et de Navarre, toujours est-il que les visiteurs attendus, asiatiques en tête, seront accueillis à bras ouverts avec, à la clef et grâce à un embarcadère qui dessert le site, la possibilité d’un voyage sur le fleuve vers les Châteaux viticoles du Bordelais : soixante appellations, tout de même… A la bonne vôtre!
Fiche techniqueMaîtrise d’ouvrage : Ville de Bordeaux
Exploitant : Fondation de La Cité du Vin
Concours : avril 2011
Architectes : X-TU (Anouk Legendre et Nicolas Desmazières)
BET : Casson Man (muséographie), SNC Lavalin (structure), Le Sommer (environnement), 8’18’’ (lumière), Peutz (acoustique), Autobus Imperial (signalétique), Lord Culture (programmiste), B. Mautin (design olfactif), Roland Cahen (design sonore), Casso & Cie (sécurité), Terrell (calcul des structures bois en phase d'exécution, en sous-traitant d'Arbonis).
Principales entreprises : Arbonis (charpente bois), GTM Bâtiment Aquitaine (clos-couvert), Coveris (vêture), Smac (vêture métallique et étanchéité).
Surface du bâtiment : 12927 m² Shon (2800 m² d’exposition permanente)
Surface du site : 13644 m²
Coût d’opération : 81 millions d’euros HT (dont 55 millions d'euros pour la construction et la muséographie).
Cité du Vin de Bordeaux : prêts à déguster?
Tous les champs sont obligatoires
0Commentaire
Réagir