Les conférences "Expériences de paysage" structurent un système de pensée
Six ans après son lancement à Paris, le cycle de conférences « Expérience(s) de paysages » entre dans une nouvelle phase : « A partir de nos pratiques individuelles très hétérogènes, il nous faut bâtir un système de références pour la profession », déclare Michel Péna, initiateur du rendez-vous paysager et ancien président de la fédération française du paysage.
Laurent Miguet
« Aurons-nous du public » ? Parmi les chevilles ouvrières du cycle « Expérience(s) de paysage » lancé en 2009, Adrien Desfosse se souvient de l’angoisse précédant les premières conférences du samedi matin. A l’heure du bilan dressé le 4 mars, le sourire éclaire les visages des représentants de la fédération française du paysage (FFP) et du Pavillon de l’Arsenal, organisateur et hôte du rendez-vous parisien. Dès les premières conférences, y compris avec des pères fondateurs méconnus comme Pierre Pillet, paysagiste de La Grande Motte, le rythme de croisière s’est installé : la salle souvent comble accueille 40 % d’étudiants, tandis que le reste du public se répartit entre les concepteurs paysagistes, la maîtrise d’ouvrage, les architectes et les curieux…
Archives à valoriser
« Grâce aux vidéos accessibles sur internet, nous disposons désormais d’un stock d’archives à valoriser », souligne Adrien Desfosse. Plus de 10 000 internautes ont regardé l’une ou l’autre des 46 conférences archivées au cours des six dernières années. Forte de ce bilan, la FFP réfléchit à sa consolidation : « Les Plans locaux d’urbanisme ou l’émergence des métropoles peuvent fournir la matière à des débats thématiques », suggère Michel Péna, initiateur du cycle en 2009 et ancien président de la fédération française du paysage. Dans la programmation 2015, la conférence de la SNCF illustre l’ambition d’offrir une tribune aux paysagistes actifs dans la maîtrise d’ouvrage.
Partenariats enrichis
L’élargissement des thèmes et des profils des conférenciers se conjugue avec une dynamique d’essaimage : en Provence-Alpes-Côte d’Azur, la FFP engage un cycle de débats sur le paysage méditerranéen, symbole d’une identité immémoriale, mais aussi des périls environnementaux qui découlent du réchauffement climatique. En Ile-de-France, la délégation régionale de la même fédération lance un think tank autour des enjeux paysagers du Grand Paris.
Les nouveaux champs de réflexion se prolongent dans l’élargissement des partenariats : partie prenante de l’interprofession du paysage et de l’horticulture Val’hor, la FFP a suscité récemment la création du club Action paysage, avec ses fournisseurs de matériaux minéraux et de mobilier urbain. Dans le domaine de la recherche, l’armature intellectuelle des paysagistes va aussi s’enrichir avec le lancement des résidences : l’association Villa Le Nôtre que préside Michel Audouy, secrétaire général de la FFP, sélectionnera fin mars les premiers lauréats qui entameront leur résidence à la rentrée 2015 à l’Ecole du paysage de Versailles.
Poètes efficaces
Michel Péna rappelle l’enjeu et l’objectif de cette nouvelle phase : « Combatifs, mais peu nombreux, les concepteurs paysagistes doivent constituer une pensée à la hauteur de leur mission : en amont des projets architecturaux et urbains, ils constituent le terreau de la ville ». L’ancien président de la FFP a gardé le sens des formules choc : « Soyons des poètes efficaces » !
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