Tout juste élu, Jean-Claude Juncker annonce une révision de la directive détachement
Le nouveau président de la Commission européenne a également promis un plan de 300 milliards d’euros pour relancer l’Union européenne, notamment dans le domaine des infrastructures
Sophie Petitjean
C’est officiel : l’ancien premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, occupera le poste de président de la Commission européenne au cours des cinq prochaines années. Après les Chefs d’État et de gouvernement fin juin, le Parlement a en effet apporté son soutien, le 15 juillet, au candidat du Parti populaire européen (démocrates-chrétiens), le parti qui a remporté les élections européennes. Plus tôt dans la matinée, le candidat luxembourgeois était venu présenter ses dix priorités pour « l’emploi, la croissance, l’équité et le changement démocratique » aux nouveaux députés. « Je veux une Europe qui est grande sur les grandes choses, et plus petite et plus modeste sur les petites choses », a-t-il déclaré, pour tenter de séduire les eurosceptiques et les conservateurs de plus en plus nombreux dans l’hémicycle.
Augmentation du capital de la BEI
Première priorité : renforcer la compétitivité de l’UE et stimuler les investissements pour créer des emplois. Jean Claude Juncker a en effet défendu un programme d’investissements de 300 milliards d’euros orienté sur les infrastructures (notamment les réseaux haut débit et énergétiques, ainsi que les infrastructures de transport dans les centres industriels) ; l’éducation, la recherche et l’innovation ; et les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique. « Je pense que nous pouvons faire un meilleur usage du budget de l’UE et de la Banque européenne d’investissement. Nous devons utiliser les fonds publics disponibles à l’échelon européen pour stimuler l’investissement privé dans l’économie réelle. Nous avons besoin d’investissements plus intelligents, concentrés, moins de réglementation et plus de flexibilité quand il s’agit d’utiliser ces fonds publics. À mon avis, cela devrait permettre de mobiliser jusqu’à 300 milliards d’euros en termes d’investissements publics et privés supplémentaires dans l’économie réelle au cours des trois prochaines années », a déclaré le candidat PPE avant d’envisager une augmentation du capital de la Banque européenne d’investissement (BEI).
Révision ciblée
Toujours en matière d’emploi, Jean-Claude Juncker s’est engagé à procéder à une « révision ciblée » de la directive sur le détachement des travailleurs pour répondre aux exigences des députés socialistes. Ces derniers estiment en effet que la nouvelle directive européenne – qui ne fait que clarifier la mise en œuvre des règles de 1996 (Directive 96/71/CE) – n’est pas suffisante. « Dans l’UE, un travail similaire effectué sur un même lieu doit être rémunéré de la même manière », a-t-il commenté.
Jean-Claude Juncker a également présenté ses objectifs en matière de politique énergétique et climatique. Il a ainsi appelé à augmenter la part des énergies renouvelables sur le continent européen, arguant qu’il ne s’agissait pas seulement d’une question changement climatique, mais également d’un impératif en matière de politique industrielle. Il a également exprimé sa volonté d’augmenter significativement l’efficacité énergétique au-delà de l’objectif de 2020, « notamment en ce qui concerne les bâtiments ». Et d’ajouter : « À cette fin, je suis en faveur d’un objectif contraignant ambitieux dans la lignée de nos efforts actuels ».
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