Investissement public local : les maires veulent pouvoir continuer à financer les projets
Jeudi 5 mars, l’Association des maires de France doit rencontrer le Premier ministre Manuel Valls. Les maires « tirent la sonnette d’alarme » et espèrent une révision de la baisse des dotations. Sans quoi, certaines collectivités se retrouveront « dans le rouge » et la réduction de l’investissement public local sera drastique.
Bénédicte Rallu
Un étalement de la baisse des dotations et une révision du volume de cette baisse est indispensable, pour l’Association des maires de France (AMF). Son président François Baroin a averti : « Un statu quo n’est pas possible », sinon l’impact sur les travaux publics et le bâtiment sera « considérable ». Les maires ne veulent pas augmenter les impôts locaux et n’accepteront pas « le transfert de l’impopularité fiscale » que voudrait leur imposer l’Etat.
Moins 3,67 milliards d’euros en 2015
Deux jours avant de rencontrer le Premier ministre Manuel Valls, l’AMF a souhaité, lors d’une conférence de presse, exercer une « amicale pression » sur le gouvernement, selon l’un des membres éminents de l’exécutif de l’association. Celle-ci a de nouveau tiré la sonnette d’alarme sur la question de la baisse des dotations (moins 3,67 milliards d’euros dans la caisse des collectivités en 2015, dont 2 milliards d’euros pour le seul bloc local constitué du couple communes/intercommunalités). Sur la période 2014-2017, l’effort cumulé pour l’ensemble des collectivités devrait atteindre 28 milliards d’euros. Le seul bloc communal supporterait 56,4% de la réduction. Or, rappelle l’AMF, celui-ci réalise plus de 63% des investissements publics locaux, mais ne pèse que 4,1% de la dette nationale.
Année quasi-blanche en termes de lancements de projets
L’année 2015 sera déjà une année quasi-blanche pour les communes en termes de lancements de projets : « La plupart ont décalé le vote de leur budget à fin mars, a expliqué François Baroin. Il faut environ trois mois pour lancer les appels d’offre ce qui nous amène à juin, puis vient l’été. Les projets ne pourront démarrer qu’à l’automne prochain. En 2016, avec la baisse cumulée des dotations, ça ne passe plus ». Autrement dit, l’investissement public ne sera plus possible, certaines collectivités se retrouveront même « dans le rouge », c’est-à-dire avec un autofinancement négatif. Cela signifie : incapacité de financer des projets et peut-être même mise sous tutelle des collectivités par l’Etat. Un millier de collectivités pourraient être dans ce cas en 2015. Cela fait peser un risque sur le service public (certaines missions pourraient ne plus être assumées) et sur l’emploi (60 000 à 70 000 emplois pourraient être détruits d’ici deux ans dans les travaux publics). « Nous espérons que le Premier ministre sera en capacité de nous entendre, veut croire André Laignel, premier vice-président délégué de l’AMF. Nous souhaitons une méthode et un calendrier ».
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