Le projet de loi transition énergétique passé au crible de la simplification des normes

Réaffirmant le rôle de contrôle et de représentation des territoires du Sénat, une de ses délégations a présenté publiquement, le 3 mars 2015, son rapport d’information sur les dispositions applicables aux collectivités territoriales du projet de loi relatif à la transition énergétique, ainsi que les secteurs prioritaires de simplification.

Partager
Le projet de loi transition énergétique passé au crible de la simplification des normes
Les sénateurs Philippe Mouiller (UMP, Deux-Sèvres) et Rémy Pointereau (UMP, Cher)

Les sénateurs Rémy Pointereau (UMP, Cher) et Philippe Mouiller (UMP, Deux-Sèvres) ont, le 3 mars, fait le bilan de la démarche de simplification des normes applicables aux collectivités territoriales proposée dans leur rapport d’information du 28 février 2015 sur le projet de loi relatif à la transition énergétique pour la croissance verte. « En novembre 2014, Gérard Larcher, président du Sénat, a confié à la délégation aux collectivités territoriales et à la décentralisation, une mission d’évaluation et de simplification des normes applicables aux collectivités pour étudier les dispositions des projets et propositions de lois », rappelle le premier vice-président chargé de la simplification des normes à la délégation sénatoriale, Rémy Pointereau. Pour l’analyse du projet de loi sur la transition énergétique, un travail conjoint a été mené avec notamment l’Association des maires de France et le Conseil national d’évaluation des normes (CNEN) « qui a d’ailleurs émis un avis défavorable sur le projet de loi, faute d’avoir eu le temps de l’analyser en profondeur », rappelle le sénateur du Cher. Philippe Mouiller précise que « le présent rapport d’information ne remet pas en cause le fond des mesures proposées mais vise leur applicabilité et leur incidence financière sur les collectivités. Cette question se pose pour toute nouvelle norme, l’accent doit ainsi être mis sur l’incitation et non la contrainte », insiste-t-il.

Des mesures de travaux et d’achat public pas adaptées

Pour rappel, le rapport d’information a identifié six thématiques de simplification sur la base du projet de loi. Sont ainsi visées les dispositions qui tendent à créer des normes imposant des contraintes irréalistes aux collectivités, des obligations supplémentaires dans une formulation insuffisamment normative ou précise, des procédures disproportionnées pour lesquelles les moyens techniques et financiers ne sont pas suffisants pour atteindre l’objectif recherché, ou une compétence locale obligatoire sans donner les moyens techniques, juridiques ou financiers à la collectivité. Mais aussi les dispositions qui ont pour effet de diminuer les délais prévus initialement pour la mise en œuvre de dispositions complexes ou coûteuses, ou de brouiller la compréhension des compétences des collectivités, et l’articulation des documents de planification.

Huit amendements de la délégation sénatoriale pour agir contre l’inflation normative ont déjà été satisfaits, elle en a déposé seize autres. Plusieurs mesures du projet de loi ont été citées en exemple par les deux sénateurs. La première : l’obligation de réaliser des travaux d’isolation ou d’études à l’occasion de travaux de ravalement en façade, de réfection de la toiture, d’aménagement de nouvelles pièces ou de travaux de rénovation importants (art. 5 du projet de loi). Pour Philippe Mouiller, « si cette mesure est importante pour faire des économies d’énergie et financières, elle présente aujourd’hui une lourdeur économique pour les petites collectivités ». Le rapport a proposé « d’impliquer les conseils généraux, chefs de file en matière de transition énergétique, dans l’élaboration du décret d’application prévu » afin de « rendre concrètement possible la différenciation territoriale de la réglementation en fonction de la diversité des climats ». L’amendement proposé en ce sens n’a pas été retenu.


Autre disposition visée par le rapport : la prise en compte par la commande publique de la performance environnementale des produits, en particulier leur caractère biosourcé (art. 38 ter A). « Si les grandes entreprises peuvent répondre à cette exigence, cela est moins évident pour les petites entreprises et les artisans qui n’en connaissent pas forcément le principe », explique Rémy Pointereau. Cet article a fait l’objet d’un amendement en vue de sa suppression et qui a été satisfait.

Priorités de simplification : urbanisme, environnement et achat public

Sur les plus de 4 000 élus ayant répondu au questionnaire lancé par Gérard Larcher à l’occasion du Congrès des maires en 2014 et dont les résultats devraient être publiés à la mi-mars, deux tiers ont identifié l’urbanisme comme secteur prioritaire de la simplification des normes, et un quart l’environnement. L’achat public en ferait également partie. « Les petites communes doivent lancer des consultations pour l’achat d’énergie alors qu’elles ne connaissent pas forcément le sujet, explique Rémy Pointereau. Beaucoup de maires encore ne savent pas faire des cahiers des charges en la matière », poursuit-il. Et d’ajouter qu’il « faut plus de mutualisation entre les administrations et une dématérialisation des documents utiles aux entreprises du BTP pour répondre aux marchés ».

Pour la fin de l’année, les deux sénateurs préparent un projet de texte pour pointer du doigt une vingtaine de mesures freinant la croissance et pour proposer des solutions à partir d’outils existants.

Abonnés

Analyses de jurisprudence

Toute l’expertise juridique du Moniteur avec plus de 6000 commentaires et 25 ans d’historique

Je découvre
Mon actualité personnalisable

Suivez vos informations clés avec votre newsletter et votre fil d'actualité personnalisable.
Choisissez vos thèmes favoris parmi ceux de cet article :

Tous les thèmes de cet article sont déjà sélectionnés.

  • Vos thèmes favoris ont bien été mis à jour.

Sujets associés

NEWSLETTER L'édition du soir

Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.

Votre demande d’inscription a bien été prise en compte.

Votre email est traité par notre titre de presse qui selon le titre appartient, à une des sociétés suivantes...

Votre email est traité par notre titre de presse qui selon le titre appartient, à une des sociétés suivantes du : Groupe Moniteur Nanterre B 403 080 823, IPD Nanterre 490 727 633, Groupe Industrie Service Info (GISI) Nanterre 442 233 417. Cette société ou toutes sociétés du Groupe Infopro Digital pourront l'utiliser afin de vous proposer pour leur compte ou celui de leurs clients, des produits et/ou services utiles à vos activités professionnelles. Pour exercer vos droits, vous y opposer ou pour en savoir plus : Charte des données personnelles.

LES ÉVÉNEMENTS LE MONITEUR

Tous les événements

Les formations LE MONITEUR

Toutes les formations

LES EDITIONS LE MONITEUR

Tous les livres Tous les magazines

Les services de LE MONITEUR

La solution en ligne pour bien construire !

KHEOX

Le service d'information réglementaire et technique en ligne par Afnor et Le Moniteur

JE M'ABONNE EN LIGNE

+ 2 500 textes officiels

Tout voir
Proposé par

Trouvez des fournisseurs du BTP !

Table de préparation de commande

NORMEQUIP

+ 240.000 produits

Tout voir
Proposé par

ARTICLES LES PLUS LUS

Ajouter Le Moniteur à l'écran d'accueil