Performance environnementale des bâtiments : les professionnels approuvent une phase d’expérimentation avant le label
Les acteurs de la construction réunis en table ronde à l’occasion de l’assemblée générale de l’association HQE se disent satisfaits de la démarche progressive adoptée par le gouvernement pour l’affichage de la qualité environnementale des bâtiments.
ISABELLE DUFFAURE-GALLAIS
Le 25 juin 2014, Sylvia Pinel, ministre du Logement et de l’Égalité des territoires, annonçait le lancement des travaux avec les acteurs du secteur sur le label de performance environnementale des bâtiments, remis en avant récemment par le groupe « Innovation » de la démarche « 500 000 logements » (voir notre article) . « Il s’agira d’une démarche progressive et volontaire qui aboutira au 1er trimestre 2015 à la mise en place d’un affichage environnemental, qui donnera lieu à moyen terme à un label volontaire qualifiant le bâtiment», a précisé le ministère. La première étape devrait prendre la forme d’une convention d’engagement volontaire.
Suite à cette annonce, à l’occasion de son assemblée générale le 9 juillet, l’association HQE a donné la parole à quelques représentants des professionnels de la construction sur les conditions du succès de cette nouvelle ère de la performance environnementale des bâtiments.
De la performance énergétique à la performance environnementale
Michel Havard, président de l’association, souligne trois changements importants apportés par ce futur label : l’énergie ne sera plus le seul critère, mais c’est l’impact environnemental global qui sera pris en compte ; l’évaluation s’étendra, au-delà de la période d’usage du bâtiment, sur tout son cycle de vie ; l’évaluation des moyens laissera la place à l’évaluation des résultats en s’appuyant sur l’analyse de cycle de vie (ACV).
L’association HQE a mené sur un grand nombre de bâtiments une expérimentation, achevée en 2013, pour remplacer le système d’évaluation de la certification HQE portant sur 14 cibles par des indicateurs de performance calculés ou mesurés. Il s’agit de prendre en compte les différents impacts environnementaux, sur l’ensemble du cycle de vie d’un bâtiment : ressource en eau, déchets, changement climatique… Ces travaux pourront alimenter la démarche lancée par le ministère.
S'appuyer sur l'analyse du cycle de vie
Les industriels sont déjà familiers de l’ACV. Ils l’établissent pour rédiger les fiches de déclaration environnementale et sanitaire (FDES) des produits de construction ou les profils environnementaux produits (PEP) pour les équipements électriques, électroniques et de génie climatique. A l’heure où l’association PEP fête son 1500e profil produit, son président Jean-Michel Rossignol est convaincu que l’ACV est le bon outil d’évaluation à l’échelle du produit, mais aussi à celle du bâtiment. C’est en outre un moyen d’ouvrir de nouvelles voies d’innovation. « La collecte des nombreuses données de l’ACV devrait être simplifiée grâce au développement du BIM, en embarquant les informations environnementales dans la maquette numérique des projets », assure de son côté Bertrand Delcambre, nouvellement nommé « ambassadeur du numérique » par la ministre Sylvia Pinel (voir notre article). « A condition que les outils logiciels soient à la portée de toutes les entreprises, grandes et petites », modère cependant Pierre Mit, président de l’Untec.
Chacun son rythme
Christophe Boucaux, directeur de la maîtrise d’ouvrage et des politiques patrimoniales à l’Union sociale pour l’habitat (USH), se réjouit quant à lui de la démarche progressive adoptée par le gouvernement. Les maîtres d’ouvrage les plus en pointe pourront expérimenter cette nouvelle approche de mesure environnementale sur les opérations qui s’y prêtent, sans que des seuils soient pour l’instant imposés.
A l’issue de cette phase d’observation, on pourra envisager de généraliser la démarche pour se conformer aux orientations européennes fixées pour 2020.
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