Transition énergétique : le bâtiment, priorité des priorités
Le Conseil des ministres a adopté le 30 juillet le projet de «loi de programmation de la transition énergétique pour la croissance verte». Le gouvernement compte beaucoup sur la rénovation dans le bâtiment. Tant pour atteindre les objectifs d’économie d’énergie que pour créer des emplois.
JB
«La priorité de ce projet de loi et des actions qui l’accompagnent, c’est la rénovation énergétique. Il faut impérativement diminuer la consommation énergétique des logements». Le 30 juillet, sur le plateau de BFM TV, quelques heures avant de présenter «son» projet de loi en Conseil des ministres, Ségolène Royal a réaffirmé son ambition pour le bâtiment. «Les chantiers de la rénovation thermique vont aider à sortir de la crise» a encore martelé la ministre de l’Ecologie.
70 000 emplois en jeu
Sur le fond, le texte adopté en Conseil des ministres, baptisé officiellement «loi de programmation de la transition énergétique pour la croissance verte», est le même que celui présenté le 18 juin dernier (voir le détail concernant les mesures pour le bâtiment ici). Il fait la part belle à la rénovation énergétique des bâtiments, notamment en matière d’urbanisme, en levant les freins à l’isolation des bâtiments. Il incite fortement à embarquer les travaux d’amélioration énergétique lors d’intervention lourde sur le bâti : ravalement, réfection de toitures, extension. Il promeut également l’émergence des bâtiments à énergie positive et même de territoires à énergie positive. Aller vers les bâtiments à énergie positive, «c’est une vraie révolution dans l’art de bâtir», a commenté Ségolène Royal. Et globalement, «c’est une source de création d’emploi dans le bâtiment qui est aujourd’hui dans une situation d’attente». Le ministère annonce que 70 000 emplois sont en jeu.
10 milliards d'euros sur trois ans
Sur le volet bâtiment, quelques points devront être éclaircis et ne manqueront pas d’alimenter les débats au Parlement à partir du 1er octobre. D’abord s’agissant du financement des opérations. Globalement, le coût estimé des mesures du projet de loi avoisinerait les 10 milliards d’euros sur trois ans dont une bonne partie, on l’imagine, sera affectée à la rénovation énergétique. Rappelons par exemple que dès le 1er septembre, le crédit d’impôt passera à 30% de la dépense et ce dès la première action d’amélioration énergétique (auparavant, il fallait réaliser un «bouquet de travaux»). Une autre interrogation concerne la mise en œuvre d’un «chèque énergie» destiné aux ménages modestes. L’idée est validée mais le dispositif n’est pas finalisé. «Ce n’est pas de l’assistanat, insiste Ségolène Royal. Les bénéficiaires devront apprendre les gestes d’économie d’énergie. Ce qui vaut pour tout le monde d’ailleurs». Comment sera-t-il financé ? «Par des prélèvements sur les recettes des entreprises du secteur de l’énergie» a-t-elle indiqué sur le plateau de BFM TV. Certaines voix, comme celle de la présidente de l’Unsfa (lire ici), se sont d’ores et déjà élevées pour dire qu’au lieu d’aider les ménages à payer leur facture énergétique, il serait plus utile de les aider à financer des travaux d’économie d’énergie ou le remplacement d’équipements obsolètes. Ce qui est prévu, assure la ministre de l’Ecologie, qui précise d’ailleurs que les moyens de l’Anah seront augmentés. Et de conclure : «globalement, en investissant 1 euro dans le bâtiment – sous forme d’un allègement d’impôt ou de prêts à taux très bas-, on génère 10 euros de travaux. Voilà le pari que je fais et qui va être réussi. Les citoyens vont s’engager dans cette transition, ce qui va permettre d’abaisser les factures d’énergie et donc d’abaisser les factures d’importations».
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