Musée des Confluences: le conseil général demande 41,6 millions d’euros de pénalités à Vinci
Avec plus d’un an de retard, le musée des Confluences ouvrira ses portes au public le 20 décembre prochain. Pour Vinci construction France, mandataire du macrolot «gros oeuvre-enveloppe-abords», l’addition due au retard risque d’être salée.
Emmanuelle N’Haux (Bureau de Lyon du Moniteur)
Pas encore inauguré, le musée des Confluences à Lyon n’en finit pas de faire parler de lui. Après les dérapages sur le coût réel de construction de l’édifice – estimé à 60 millions au départ, son coût devrait avoisiner les 250 millions - le conseil général du Rhône vient d’approuver le rapport concernant l’actualisation des éléments financiers relatifs à ce projet. Un vote qui pourrait coûter cher à Vinci construction France, mandataire du macrolot «gros oeuvre-enveloppe-abords» avec GTM bâtiment génie civil, Permasteelisa France et Smac. En cause: le retard pris dans l’exécution des travaux: 14 mois d’écarts entre le calendrier contractuel et la réception des travaux.
Des discussions toujours possibles
Le conseil général réclame aujourd’hui 41,6 millions d’euros au titre des pénalités de retard. Le rapport mentionne que «le département a systématiquement et solennellement alerté le groupement sur les graves conséquences qu’il aurait à supporter en raison du décalage des échéances intermédiaires du chantier et du glissement du planning général». Michel Mercier, premier vice-président du conseil général et rapporteur, a toutefois précisé que ce montant était une évaluation et «que la porte restait ouverte pour toute discussion».
Du côté de Vinci Construction France, joint par nos soins, le silence est de mise. Le constructeur a toutefois pris soins d’adresser aux conseillers généraux, quelques jours avant la séance publique du 28 octobre, une lettre dans laquelle l’entreprise s’étonnait du montant réclamé par la collectivité et alertait sur les conséquences d’une telle décision en termes d’emploi. Un argument qui n’a pas fait mouche lors du vote.
Une opération complexe
Ce projet, lancé en 1999 par le conseil général et remporté en 2001 par le cabinet autrichien Copp Himmelb(l)au, a connu bien des déboires. Initialement remporté par le groupement conduit par Bec Frères (groupe Fayat), le chantier fut à l’arrêt à l’été 2008. En décembre de cette même année, ce groupement a négocié son retrait devant la difficulté de mise en œuvre de la garantie décennale. Une incertitude qui, pour Jean-Pierre Martin, P-DG de Bec Frères, était de nature à remettre «en cause l’économie générale du contrat, et en particulier le caractère forfaitaire du prix du marché passé avec [son] groupement». « Nous n’avons pas été en mesure de trouver avec le maître d’ouvrage des solutions aux problèmes rencontrés et à leurs conséquences financières qui soient autorisées par la réglementation en vigueur» expliquait-il au Moniteur à l’époque. Sans parler de la complexité même du bâtiment…
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