Dans le BTP, l’innovation passera aussi par les PME
C’est en tout cas la conviction du CSTB qui met progressivement en place en région un réseau d’accueil et d’information sur l’évaluation technique, à l’image du service ID+ qui vient d’être lancé par le cluster Novabuild en Pays de la Loire.
Jean-Philippe Defawe (Bureau de Nantes du Moniteur)
\ 17h39
Jean-Philippe Defawe (Bureau de Nantes du Moniteur)
Ne dites plus que l’innovation dans le bâtiment est un parcours du combattant et que seules, les majors en sortent vainqueurs. Longtemps critiqué sur ce point, le CSTB - qui instruit les fameux «Avis Techniques», sésames indispensables au développement d’une innovation sur le marché – a fait son mea-culpa.
Aujourd’hui, les freins ne sont plus financiers. Il faut compter environ 10 000 euros pour une évaluation et le CSTB va même jusqu’à proposer un rabais de 30% aux TPE qui se lancent pour la première fois dans la démarche. Trop long et complexe ? Non plus. «Nous avons beaucoup travaillé sur les délais qui étaient de 18 mois et qui sont passés à 9 mois en moyenne» explique Christophe Morel, directeur adjoint aux partenariats techniques au CSTB.
«Neuf mois !» Une évaluation technique serait alors plutôt comparable à un accouchement: avec la même satisfaction lors de la naissance… et la même appréhension avant l’accouchement. C’est, en substance, ce que l’on a pu retenir d’une séance de travail organisé, le 3 mars dernier à Nantes, par Novabuild. Pour les adhérents du cluster du BTP en Pays de la Loire, les freins sont encore psychologiques, même s’ils sont nombreux à manifester un réel intérêt pour l’innovation en général, et la procédure des Avis Techniques en particulier.
Tel un sophrologue, l’approche de Novabuild est originale car elle propose une mise en perspective de l’innovation au sein de l’entreprise. «Nous considérons l’innovation dans son ensemble et l’évaluation technique comme une démarche qualité, une démarche de progrès pour l’entreprise» explique Pierre-Yves Legrand, directeur de Novabuild.
Trois étapes
Au sein du cluster, Elodie Bouchez, chef de projets opérationnels en écoconstruction, est spécifiquement chargée de l’accompagnement des adhérents dans le montage de leur dossier technique. «Avant toute chose, nous nous posons la question de savoir si l’évaluation technique est la démarche la mieux adaptée à l’entreprise. Il est possible qu’elle n’en ait pas besoin et il existe alors d’autres solutions» affirme Elodie Bouchez.
Concrètement, Novabuild se propose d’intervenir en trois étapes. Très en amont de leur processus d’innovation, les TPE et PME bénéficient gratuitement de renseignements sur les principes de l’évaluation technique. Vient alors la phase de diagnostic. Après quelques jours d’analyse de l’innovation de l’adhérent et un estimatif du budget et du planning, Elodie Bouchez conseille les entreprises sur les décisions à prendre. Enfin, pour les entreprises qui décident de se lancer dans une procédure d’évaluation technique, Novabuild sélectionnera des prestataires qualifiés qui les aideront à réaliser le montage du dossier technique auprès de l’instructeur du CSTB.
Christophe Morel est formel: «Lorsqu’un dossier est bien monté en amont, il est extrêmement rare qu’ils soient refusés par les GS» (NDLR : Groupes spécialisés constitués d’experts représentant les différentes professions du bâtiment et nommés par la Commission chargée de formuler des Avis Techniques).
La formule devrait séduire les PME du BTP dont les dirigeants estiment à 61% que l’innovation est un sujet important selon le premier «Baromètre innovation Ifop-CSTB». Teddy Poizat, directeur technique et commercial d’Idéfia, la filiale immobilière du groupe Acieo est de ceux-là. «Jusqu’à présent, nous nous sommes toujours passés de l’Avis Technique, notamment car nous étions à la fois promoteur et constructeur. Mais nous réfléchissons à nous lancer dans la démarche pour notre système constructif (lire notre article) car un Avis Technique permet de s’affranchir d’une sursécurité que l’on est obligé de mettre en place sans eux. En résumé, cela nous éviterait d’avoir à la fois des bretelles et une ceinture» commente-t-il.
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