Denis Schoumacher (Orcab) : « La volonté des artisans garantit le succès d’une coopérative »
L’Orcab rassemble les coopératives d’achat des artisans du bâtiment, un système alternatif au négoce. Son directeur général, Denis Schoumacher, revient sur ce modèle en développement à l’occasion du premier salon Orcab, organisé à Nantes les 12 et 13 mars.
Pierre Pichère
Vous organisez les 12 et 13 mars à Nantes le premier salon Orcab. Pourquoi cette innovation ?
Denis Schoumacher : 475 fournisseurs seront présents, essentiellement sur nos deux secteurs-clés que sont le bois (50% du chiffre d’affaires des coopératives d’achat artisanales) et le chauffage, l’électricité et la plomberie (45% du chiffre d’affaires). Mais il y aura aussi du gros œuvre et de l’électroménager, une activité qui intéresse les agenceurs et les plombiers. Nous privatisons le parc de La Beaujoire, pour accueillir sur 15 000 m² les 8 000 visiteurs annoncés.
Cette manifestation n’est pas ouverte au grand public, ni même à tous les professionnels, mais est réservée aux artisans adhérant à une coopérative d’achat. Ce sera pour eux l’occasion de rencontrer leurs fournisseurs, mais aussi les organisations professionnelles et les partenaires institutionnels.
L’Orcab organisait d’autres manifestations, comme Défi bois ou Coop’Ouest. Ce salon national, à Nantes, les remplace ?
D.S. L’Orcab fête cette année ses 25 ans. C’est pour nous l’occasion de rassembler ces différentes manifestations, pour proposer un événement commun. Les 49 coopératives adhérentes à l’Orcab seront présentes, une quarantaine de bus étant prévue en provenance de toute la France.
D.S. Le fond de l’Orcab, sa raison d’être depuis 25 ans, c’est de fédérer les coopératives autour d’un référencement commun. Nous avons pour origine la logistique et la centrale d’achat. Mais depuis, nous avons développé d’autres services : développement du groupement, formation, information, communication… Nous travaillons à la mise en place d’outils d’organisation : ERP commun à toutes les coopératives, logiciel de commande informatisée, regroupement de toutes nos salles d’exposition sous la marque Artipole.
Le renforcement de nos plateformes logistiques de Lyon et de Vendée nous aide à améliorer le service aux fournisseurs, mais surtout aux artisans coopérateurs, pour qu’ils bénéficient de prix toujours plus bas et de produits disponibles rapidement. Nous formons, avec la Fédération française des coopératives et groupements d’artisans (FFCGA), les présidents, les directeurs, les artisans pour qu’ils améliorent le service. Ce plan court jusqu’en 2017.
En parallèle, cherchez-vous à augmenter le nombre de coopératives sur le territoire ?
D.S. Nous avons constamment des demandes pour constituer des coopératives, environ deux sollicitations par mois. Cette année, une coopérative bois dans le centre de la France et une coopérative plomberie dans l’Est verront le jour. Mais nous ne sommes pas pleinement en situation de répondre à la demande des artisans, en allant au-delà de deux ouvertures par an. Si nous étions très offensifs, nous ouvririons dix coopératives par an, mais nous avons un impératif de réussite. L’Orcab ne se voit pas accompagner un lancement, puis tout arrêter au bout de deux ans parce que la structure n’est pas rentable. Nous ne sommes pas dans une logique d’agence !La base, celle qui garantit le succès, c’est la volonté des artisans coopérateurs. Nous sommes là pour les aider, parce qu’il est difficile de créer une coopérative dans un territoire où il n’y en a pas. Notre rôle, c’est aussi de renforcer les liens entre les coopératives et cela demande du temps.
A moyen terme, lorsque nos outils internes auront abouti, nous devrions être en mesure d’accompagner 4 à 6 créations de coopérative chaque année.
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