2015, année de lutte pour la FNBM
Dans le cadre de son traditionnel déjeuner annuel, la Fédération du Négoce Bois et Matériaux -au travers de son président Géraud Spire- a dévoilé les combats syndicaux à venir. En tête de la liste : le compte de pénibilité et la récupération des déchets de chantier.
Stéphanie Lacaze
Vent debout ! pourrait être la base line de la Fédération du Négoce Bois et Matériaux pour 2015. Lors de son allocution d'ouverture au déjeuner-rencontre de sa fédération, puis lors du point-presse qui a suivi l'événement, son président Géraud Spire s'est inscrit dans le combat. Le vice-président de Gedimat s'est tout d'abord satisfait de la disparition de l'écotaxe, remplacée par une hausse du gazole l'an prochain, «qui sera lissée par la baisse des prix à la pompe, et qui finalement est beaucoup plus simple à mettre en œuvre, tout en permettant à l'État de gagner autant», a-t-il analysé.
Le verbe haut et le ton grave, Géraud Spire a ensuite fusillé le compte pénibilité. «Nous rejoindrons tous ceux qui s'y opposent», déclame le négociant. Cette mesure phare de la réforme des retraites qui permet aux salariés exposés à des facteurs de pénibilité de bénéficier d'un compte personnel de prévention a déjà attiré les foudres de la FFB. Jugé coûteux, complexe et destructeur d'emplois, «le compte pénibilité risque de tuer nos entreprises», avance même Géraud Spire. «Elles n'auront jamais les moyens de le gérer». Et le dirigeant de soulever une autre tare de cette mesure : «Elle est injuste pour les salariés non concernés qui estiment travailler dans des conditions pénibles». Certes, le combat annoncé peut sembler prématuré puisque cette disposition ne devrait s'appliquer qu'en 2016. «Mais nous allons nous préparer dès 2015 pour au moins retarder cette usine à gaz au résultat inintéressant. La meilleure des simplifications d'ailleurs serait son arrêt total !».
Une autre mesure hérisse le poil du président de la FNBM : le volet économie circulaire adopté en septembre dernier dans le cadre du projet de loi sur la transition énergétique et la croissance verte. Parmi les objectifs : la valorisation de 70 % des déchets du bâtiment et des travaux publics à l'horizon 2020. Pour y parvenir, ce projet de loi souhaite créer d'ici janvier 2017 une obligation de reprise dans les sites les distributeurs de matériaux. «Mais nous ne sommes pas producteurs de déchets !», s'insurge Géraud Spire. «Les pouvoirs publics sont complétement déconnectés. Ils nous disent que nos marges sont supérieures à celles de nos clients et que par conséquent, c'est à nous de traiter leurs déchets. Alors, pourquoi ne pas aller chercher les fournisseurs ?».
Une autre ambiguïté s'ajoute selon la FNBM : «Qu'en sera-t-il au niveau du circuit de distribution ? Les GSB et les discounters vont-ils être soumis à cette obligation ?». Le frein majeur à cette disposition selon la fédération est le foncier. «La majorité de nos points de vente ne disposent pas de la place nécessaire pour y stocker les bennes nombreuses et nécessaires au tri des déchets en vue de les valoriser». Une des réponses pourrait être bien sûr de mutualiser des espaces dédiés entre différents points de vente.
Mais l'incompréhension de cette mesure n'en demeure que plus grande. «S'il est clair que les artisans ressentent un problème d'évacuation de leurs déchets, et que des solutions semblent se dessiner du côté de la Capeb ou de l'association Amorce, il reste tout de même plus pratique de déposer des bennes sur des chantiers pour les collecter, que de demander aux entreprises du bâtiment de les trimballer dans un camion d'un point de vente à un autre». Pour la FNBM, ce n'est clairement pas le rôle des distributeurs. Et en 2015, elle compte bien le marteler.
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