Nouvelle France Industrielle : Emmanuel Macron investit le "terrain de jeu" d'Arnaud Montebourg
Le ministre de l'Economie a réuni vendredi 19 décembre à Bercy les chefs de projets des six plans de la Nouvelle France Industrielle qui concernent la transition énergétique (recyclage, qualité de l'eau, énergies renouvelables, réseaux électriques intelligents, chimie verte et rénovation énergétique des bâtiments). L'occasion de faire un point sur l'avancement de ces plans, le calendrier, et de définir les priorités.
AP
On les avait un peu perdu de vue après le départ d'Arnaud Montebourg du ministère de l'Economie et la disparition du portefeuille du "Redressement productif". Mais les 34 plans de la Nouvelle France Industrielle sont toujours en place, progressent et devraient commencer à porter leurs fruits dès 2015.
Surtout, le ministre de l'Economie Emmanuel Macron, a décidé de reprendre la main sur le dossier phare de son prédeceseur.
Après une table-ronde « Usine du futur » en novembre, le ministre de l'Economie a organisé vendredi 19 décembre la deuxième réunion de travail d'une vaste revue des 34 plans qui s’étalera jusqu’au mois de mars 2015. Cette revue vise à réaliser un point d’avancement des feuilles de route, à préciser le calendrier des actions et à échanger avec les chefs de projet sur les modalités de rationalisation des priorités et d’internationalisation des travaux pour amplifier et accélérer leurs résultats.
Transition énergétique
Au menu de cette deuxième réunion, les plans liés à la Transition énergétique : Energies renouvelables, Recyclage et matériaux verts, Rénovation énergétique des bâtiments, Réseaux électriques intelligents, Qualité de l’eau et gestion de la rareté et Chimie verte et biocarburants.
Emmanuel Macron a salué le travail réalisé par les chefs de projet présents. Trois mois seulement après le lancement de la phase de mise en œuvre des plans, plus de précisions peuvent désormais être apportées sur les réalisations à attendre dès 2015 :
- Energies renouvelables : les programmes structurants pour chaque filière sont définis et bénéficieront des avancées de la loi sur la transition énergétique et du renforcement du crédit d’impôt transition énergétique.
- Recyclage et matériaux verts : 111 projets représentant 785 M€ d’investissement ont été identifiés. L’objectif est qu’une vingtaine d’entre eux soient soutenus et engagés avant la fin de l’année 2015.
- Rénovation énergétique des bâtiments : 50 M€ ont été débloqués pour soutenir, à compter du premier trimestre 2015, des projets de développement de l’offre française de rénovation 3.0 (20M€) et d’amélioration de la qualité et la fiabilité des travaux de rénovation énergétique (30 M€). Les premiers projets concrets sont attendus avant fin 2015. Rappelons que ce plan est porté par le cercle Promodul, une association de plus de 70 acteurs du marché de la performance énergétique et du confort thermique des bâtiments.
- Réseaux électriques intelligents : 300 M€ sont prévus pour permettre le premier déploiement à grande échelle de l’offre française. Un appel à projets va être lancé mi-janvier. Appuyé par un collège d’experts, le gouvernement sélectionnera d’ici l’été la zone de déploiement.
- Qualité de l’eau et gestion de la rareté : un appel à projets sera lancé au premier trimestre 2015 pour lancer des premiers projets au second semestre 2015. Les projets envisagés s’inscrivent dans la thématique de l’usine d’épuration de la ville durable, de la gestion intelligente des réseaux et de la ressource et des procédés de dessalement associant de nouveaux modes de production énergétique.
- Chimie verte et biocarburants : 5 des 45 projets d’investissement pourraient être décidés avant la fin du premier trimestre 2015. Ceux-ci représentent un montant de plus de 80 M€ et devraient permettre la création à terme de 200 emplois et la pérennisation de près de 500 emplois.
Fonds d'investissement
Pour chacun de ces plans, l'objectif reste le même : susciter de nouveaux investissements, commercialiser de nouvelles offres de produits et de services, et créer de nouveaux emplois.
Et à objectifs identiques, même moyens, voire mieux. Ainsi, les financements prévus au programme des investissements d’avenir (PIA) pour soutenir les projets issus des 34 plans ont été préservés malgré les contraintes budgétaires. Surtout, le ministre de l'Economie a annoncé la création via BPI France d'un fonds d'investissement nommé SPI (pour Sociétés de projets industriels), doté de 425 M€ mobilisés sous forme de fonds propres afin d’investir dans des projets structurants pour l’industrie nationale.
Il investira sous forme de participations minoritaires pour accélérer le passage du stade expérimental à la phase d’industrialisation de projets nécessitant la mutualisation d’équipements par des industriels, la création de nouvelles capacités de production, le développement de nouveaux marchés à l’export ou encore le développement de services structurants pour une filière. Avec le fonds SPI, les porteurs de projets pourront bénéficier d’un apport de fonds propres suffisants pour assurer le changement d'échelle nécessaire à leur compétitivité.
Appel à manifestation d'intérêtPour bénéficier du soutien du fonds SPI, Un appel à manifestation d'intérêt (AMI) vient d'être lancé par BPI France.
L’opportunité d’un projet sera appréciée notamment au regard de :
- Son impact économique et industriel
- Son impact du point de vue développement durable et, le cas échéant, sa contribution à la transition écologique et énergétique sous un angle plus stratégique
- Son positionnement commercial et son potentiel de développement
- La qualité de son modèle économique, du plan d’affaires et de financement présentés, et des retours financiers vers le fonds
- La qualité de ses partenaires et de sa gouvernance
Pour être éligible, les projets devront remplir plusieurs conditions :
- La demande doit concerner un projet d’investissement identifié
- Le projet est rentable pour le fonds à un horizon de temps adapté et permet une intervention en investisseur avisé.
"Compte tenu de ses critères de sélection et de sa recherche d’impacts industriels et environnementaux, le fonds vise des projets particulièrement structurants. Ses tickets d’investissement sont ainsi compris entre 10 et 85 M€", a expliqué BPI France.
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