Manuel Valls et les professionnels de la construction préparent des mesures de relance pour la rentrée
Le Premier ministre a reçu vendredi 11 juillet les principales organisations professionnelles de la construction et de la banque pour les "mobiliser" en faveur du logement et entendre leurs propositions afin d'élaborer de nouvelles mesures de relance du secteur.
Adrien Pouthier
Invités vendredi 11 juillet à Matignon pour discuter, en présence des représentant des banques, des mesures de relance de la construction de logements annoncées le 25 juin dernier, les professionnels de la construction ont trouvé face à eux un Premier ministre, "extrêmement concerné par la crise du logement" (François Payelle, président de la Fédération des promoteurs immobiliers), "très attentif (...) avec la volonté d'aboutir et d'avancer" (Patrick Liébus, président de la Capeb), "déterminé et qui n'a mis aucun tabou" (Jacques Chanut, président de la FFB).
Manuel Valls avait souhaité cette rencontre avec les professionnels afin de les mobiliser "parce qu’il est nécessaire d’aller vite, d’accélérer la production de logements, d’accélérer la rénovation énergétique des logements et parce que cela répond à un secteur économique qui aujourd’hui est en difficulté et qui a besoin de chantiers, qui a besoin de construire mais qui a aussi besoin de rénover. Parce que derrière dans ces entreprises il y a de la croissance, il y a aussi des créations d’emplois nombreuses", a expliqué la ministre du Logement Sylvia Pinel à la sortie de la réunion. "Il y a eu un échange avec les professionnels pour continuer un certain nombre de travaux lancés, je pense à la simplification des normes, à la simplification des procédures d’aménagement et d’urbanisme, à des sujets sur lesquels nous continuons à travailler en lien avec les organisations professionnelles et en lien avec l’ensemble des collectivités locales . Nous aurons l’occasion de faire d’autres propositions sur la base des recommandations des professionnels que nous avons vus ce matin", a ajouté la ministre.
PTZ, prêt rénovation et tiers-vérificateur
"Le Premier ministre va effectivement faire de nouvelles annonces complémentaires au mois de septembre pour continuer à soutenir le secteur, sans doute sur le logement intermédiaire", a précisé Jacques Chanut. "Il veut qu’au 1er octobre tout ça soit en marche. Et il nous a dit : « dites-nous ce qu’il faut pour continuer à débloquer ». Donc, par exemple, on a rappelé que pour le PTZ, il fallait un différé de remboursement plus long pour permettre de solvabiliser au maximum les jeunes ménages. Aujourd’hui 5 ou 7 ans ce n’est pas assez. Il faut au moins 10-15 ans. Un différé de remboursement plus long permet en effet que la somme qui leur est prêtée peut être considérée comme un apport par les banques. Cela peut réellement débloquer rapidement les choses."
La FPI souhaite, elle, que les banques accordent des "prêts sur 25 ans, une durée sur laquelle elles ne prêtent plus".
De son côté, la Capeb, a plutôt insisté sur l'importance de la création d'un prêt pour la réhabilitation destiné aux personnes à moindre revenus. "Un prêt "rénovation énergétique" a bien été annoncé mais il est tourné vers les marchés publics", a rappelé Patrick Liébus. "Il serait souhaitable de l'orienter vers les particuliers aux revenus modestes. Les banques restent encore réservées sur ce prêt pour les particuliers mais il y a des ressources financières qui sont là. La collecte sur le livret A va aller vers les logements sociaux mais il pourrait y avoir un fléchage vers les particuliers. Et puis il y a les autres livrets, comme le livret développement durable qui pourrait aller dans ce sens. La frilosité des banques je veux bien l’entendre mais je ne la comprends pas tellement dans la période dans laquelle on est. Les taux sont très bas, ça serait sans doute le moment de débloquer ces moyens pour relancer l’économie d’un secteur de proximité créateur d’emplois."
La FFB et la Capeb, ont également pu revenir avec le Premier ministre et les banques sur le système du "tiers-vérificateur" dans les travaux de rénovation énergétique, pensé pour décharger les banques de la responsabilité de vérifier que les travaux financés permettent bien d’atteindre la performance prévue. Et les deux fédérations du bâtiment ont deux visions un peu différentes...
"Les banques hésitaient jusque-là à délivrer l’Eco-PTZ parce qu’elles n’avaient pas la capacité technique à vérifier la cohérence de l’offre. Nos entreprises ont cette compétence technique-là. C’est pour ça que nous avons accepté, pour passer des 44.000 aux 80.000 éco-PTZ annoncés, que la responsabilité soit transférée des banques aux entreprises formées RGE" a rappelé Jacques Chanut.
"Si l’entreprise le souhaite, elle doit avoir la possibilité de faire appel à un tiers vérificateur pour se sécuriser, sécuriser le client et sécuriser la banque", estime quant à lui Patrick Liébus. "La banque a toujours les moyens de se sécuriser par elle même, l’entreprise un peu moins. Il est normal que le tiers-vérificateur vienne pallier à cela".
Pour mémoire, les mises en chantier de logements neufs sont tombées au niveau historiquement bas de 312.000 sur 12 mois à fin mai, loin de l'objectif gouvernemental de 500.000 par an.
Prochain rendez-vous en octobre.
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