Les travaux publics entraînés par le fond
La nouvelle enquête trimestrielle d'opinion FNTP/Insee confirme la dégradation du climat conjoncturel dans les travaux publics. Activité passé, à venir, carnets de commandes, emploi...tous les indicateurs sont en berne.
O.B.
Où et quand la chute s'arrêtera-t-elle ? En avril dernier, lors de la précédente enquête trimestrielle d'opinion FNTP/Insee, les entrepreneurs des travaux publics estimaient que le climat conjoncturel allait empirer au deuxième trimestre. Leurs craintes semblent s'être malheureusement concrétisées. L'enquête du mois de juillet fait ainsi ressortir un solde d'opinion (différence entre les proportions d’entrepreneurs envisageant une hausse d’activité et ceux envisageant une baisse) sur l'activité des trois derniers mois à -43%. Et les entrepreneurs jugent que le fond n'a pas encore été atteint: le solde d'opinion relatif à l'activité du troisième trimestre tombe à -47%...
Les soldes d'opinion sur les activité passée et à venir atteignent ainsi leur plus bas niveau depuis 2009, et restent très en-dessous de leur moyenne longue période (respectivement -5% et -11%).
Le constat est le même pour les carnets de commande, bien inférieurs à la normale pour cette période de l'année, et pour l'emploi, les entreprises étant nettement plus nombreuses qu'au mois d'avril à anticiper une baisse de leurs effectifs permanents pour le prochain trimestre. Seuls 4% des entrepreneurs déclarent ainsi être contraints dans leur production par une insuffisance de main-d'oeuvre...
Alors que de nombreux professionnels luttent actuellement pour leur survie, et que 60 000 emplois pourraient disparaître dans les TP d'ici trois ans si rien n'est fait, il paraît indispensable que l'Etat active des leviers pour sortir les infrastructures de l'ornière. Jacques Tavernier, président de l'Union des syndicat de l'industrie routière française (Usirf), appelle ainsi le gouvernement à engager un véritable plan de relance des infrastructures. Le veto de la Ministre de l'Ecologie Ségolène Royal au projet d'autoroute A831 envoie à cet égard un signal opposé.
La méthodologie employée pour l'enquête d'opinion FNTP/INSEELa méthodologie de l'enquête d'opinion
Un échantillon représentatif d’environ 2 000 entreprises est interrogé en janvier, avril, juillet et octobre au titre de l’enquête trimestrielle de conjoncture dans les Travaux Publics, réalisée conjointement par la Fédération Nationale des Travaux Publics et l’INSEE.
Les réponses des entrepreneurs sont pondérées selon l’importance des entreprises, puis redressées pour tenir compte des différences de taux de sondage entre catégories d’entreprises.
La clientèle publique désigne l’Etat et les collectivités territoriales. La clientèle privée comprend toutes les entreprises, y compris celles dont le capital est contrôlé par l’Etat. Les réponses portent sur la situation personnelle de l’entreprise interrogée. Elles sont qualitatives, aussi l’interprétation est-elle davantage fondée sur le profil des séries que sur les seuls derniers résultats.
La plupart de ces séries qualitatives sont des soldes d’opinion, différences entre les proportions de réponses envisageant une hausse et celles envisageant une baisse. Une hausse d’un solde d’opinion traduit généralement une amélioration pour les entreprises, sauf dans le cas des délais de paiement qui requiert un raisonnement inverse.
Les travaux publics entraînés par le fond
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