Salon des maires : pérenniser le patrimoine routier communal
Le 26 novembre, s’est tenue, lors du Salon des maires et des collectivités locales (SMCL), à Paris, une conférence intitulée « Routes et rues, un patrimoine, une priorité », organisée par la Fédération nationale des travaux publics (FNTP) et l’Union routière de France (URF).
A. L.
En France, 660 000 kilomètres de routes et de rues sont gérés par les communes, soit 62 % du réseau routier français. Réunis, le 26 novembre, lors du Salon des maires et des collectivités locales (SMCL), Pierre Calvin, vice-président de l’Union des syndicats de l’industrie routière française (Usirf), Christian Deuré, directeur commercial d’Egis France (branche Ville & Transport), ainsi que Stéphane Haussoulier et Jean-Pierre Muller, respectivement maires de Saint-Valéry-sur-Somme (Somme) et Magny-en-Vexin (Val d’Oise), ont discuté des leviers d’action à la disposition des élus pour gérer au mieux le patrimoine routier de leur commune afin d’en faire « un atout du développement du territoire », dans un contexte budgétaire particulièrement tendu.
Selon Stéphane Haussoulier, pour qui, « quand on est élu, on a l’obligation de faire des travaux », le financement des travaux d’entretien de voirie ne peut passer par une augmentation d’impôt. Pour lui, l’une des solutions réside donc dans un redéploiement des ressources financières générées par les économies de fonctionnement des collectivités locales, « via, par exemple, le non remplacement ou la suppression de postes de fonctionnaires territoriaux. » Jean-Pierre Muller, quant à lui, a rappelé l’importance de la programmation des opérations d’entretien : « Plus l’entretien des routes et des rues est tardif, plus il coûte cher à la collectivité. » Pour l’élu francilien, il est nécessaire de « programmer finement, et bien en amont, les interventions sur la voie publique, en établissement des règles de priorité, selon l’endommagement de la voirie », et ce sans faire l’économie de la question du partage de la voirie, et notamment de la place de la voiture dans les centres-villes.
Une réflexion partagée par Christian Deuré, qui a indiqué, faisant référence à une étude réalisée dans la Communauté urbaine de Lille, qu’« effectuer une tranchée dans une voirie neuve engendre une baisse de la durée de vie de cette dernière de 50 % ! » Pierre Calvin, de son côté, a énuméré « les 4 points d’une politique efficiente » en matière d’infrastructures : « Assurer les capacités géométrique et structurelle des routes – pour la plupart conçues il y a une vingtaine d’années – ; permettre à l’usager de se mouvoir facilement et en sécurité (via la signalisation, l’adhérence des chaussées, etc.) ; garantir la qualité de l’ouvrage (en termes de revêtement, de nuisances sonores, etc.) ; et ne pas perdre de vue la pérennité du réseau en intervenant le plus rapidement possible : les coûts d’entretien peuvent être multipliés par 15 si rien n’est fait sur une période de 8 ans ! »
En conclusion, Claude Cham a déclaré qu’« entretenir le patrimoine routier est une tâche difficile pour les élus et un sujet de première importance. Ce patrimoine doit être reconnu puisqu’il est un acteur économique important pour le pays : 83 % des déplacements de particuliers et 87 % du fret passent par la route. De plus, il génère 38 milliards d’euros de recettes fiscales spécifiques par an. » Et le président de l’Union Routière de France (URF) de conclure : « Plus encore, la route est un élément fondamental de la démocratie. »
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