Puces RFID : une nouvelle méthode contre les vols sur chantier
La Fédération française du bâtiment vient de tester une nouvelle méthode pour lutter contre les vols sur chantier : les puces RFID. Un essai concluant, pour l'organisation, qui pourrait permettre d'endiguer un phénomène visiblement en expansion.
Florent Lacas
Est-ce la solution magique que le secteur de la construction attendait pour supprimer le risque de vol sur chantier ? Quoi qu'il en soit, le système de puces à radio-identification (RFID) semble intéresser certains professionnels du bâtiment, au point que la Fédération française du bâtiment, en collaboration avec plusieurs partenaires (1), vient de le faire tester sur un chantier de 47 logements, à Bondy (Seine-Saint-Denis). Vingt mois d'activité durant lesquels aucun vol n'a été à déplorer et aucune intervention policière n'a eu lieu. La FFB a présenté les résultats de ce chantier pilote lors d'une conférence de presse qui s'est tenue le 19 novembre, à Paris.
Comment fonctionne le système RFID ? Plusieurs dizaines de puces électroniques sont placées sur des objets susceptibles d'être volés, ou sur des lieux stratégiques du chantier (sur une porte, ou dissimulé sous une planche, par terre...). Dès que l'un de ces capteurs est déplacé de quelques millimètres, l'information est envoyée à un appareil centralisateur présent sur chantier (et qui doit bien sûr être mis hors de portée d'éventuels malfaiteurs) qui a la forme d'une valise. L'information est ensuite communiquée à des télésurveilleurs. Ceux-ci, avant de contacter la police ou la gendarmerie, doivent effectuer une "levée de doute", c'est-à-dire s'assurer que l'on dispose d'assez d'éléments allant dans le sens d'une intrusion sur chantier.
5900 euros pour acquérir l'équipement RFID
Pour cette première opération, à Bondy, les différents partenaires étaient très investis. Et c'est indispensable, dans la mesure où le système fonctionne pleinement à la condition que l'information circule parfaitement. Ainsi, l'entreprise doit communiquer aux télésurveilleurs et à la police les plans du chantier et la disposition des balises. Si elle choisit de déplacer, à un moment du chantier, les puces, elle doit l'indiquer, en temps réel, sur la machine-valise. Ceci est également important du point de vue des assureurs, puisqu'ils tiennent à savoir précisément de quelle manière le chantier a été protégé, et quel type d'outil a été badgé. Toutes ces données sont automatiquement enregistrées dans la "valise".
Christian Wacquiez est le président de l'entreprise générale Sacieg, basée dans l'Essonne. C'est elle qui a opéré sur le chantier de Bondy. La Sacieg a été convaincue par ce système RFID, au point qu'elle a décidé d'acquérir le matériel pour une somme de 5900 euros (il est également possible de le louer). "Il est important de garder une confidentialité sur le dispositif RFID que l'on installe sur un chantier, a rappelé Christian Wacquiez. Tout simplement parce que 50% des vols commis le sont parce des informations sont divulguées aux malfaiteurs depuis l'intérieur du chantier."
Vols de tableaux électriques juste avant la livraison
Cet avertissement vaut notamment en phase de second oeuvre, et surtout juste avant la livraison. Les entreprises sont d'accord pour dire que c'est même un moment critique, puisque les vols de tableaux électriques ou de chaudières sont fréquents à ce moment. "Le nombre de ce type d'actes de malveillance augmente de manière exponentielle en ce moment", a témoigné Jean-Claude Guillot, électricien et président de la Fédération française des entreprises de génie électrique et énergétique. Didier Brosse, président de l'Union des métiers du gros oeuvre, a également fourni un témoignage personnel. "Quelques jours avant la livraison d'un chantier de logements sur lequel j'étais intervenu, un homme se prétendant 'cuisiniste' est venu faire des relevés sur place, raconte-t-il. Le lendemain matin, trente tableaux électriques avaient été déposés. Il a été prouvé que le 'cuisiniste' était venu déprogrammer le système de surveillance pour permettre le vol la nuit suivante."
Les puces RFID seront-elles bien accueillies sur le terrain et par toute la filière ? Difficile à dire pour le moment. En tout cas, pour citer Jacques Chanut, président de la Fédération française du bâtiment : "Ce n'est qu'en agissant collectif que, tous ensemble, nous pourrons faire échec au fléau des vols sur chantier."
(1) Immobilière 3F, SMABTP, FilRFID, ministère de l'Intérieur, Sacieg.
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