Les Livrets A se vident mais le logement social n'est pas menacé

Le Livret A, le produit d'épargne le plus répandu en France, est à la peine depuis plusieurs mois. Il souffre notamment d'une rémunération historiquement basse, à 1% depuis le 1er août en raison de la faiblesse de l'inflation. En septembre, pour le 5e mois consécutif, les détenteurs d'un Livret A ont effectué davantage de retraits que de dépôts à hauteur de 2,37 milliards d'euros. Le mois de septembre est souvent difficile pour ce livret, en raison des dépenses de rentrée scolaire ou du paiement du solde de l'impôt sur le revenu.

Pire, sur les neuf premiers mois de l'année, la collecte nette (les dépôts moins les retraits) devient négative et s'établit à -1,66 milliard d'euros.

Le problème majeur posé par cette décollecte est qu'elle peut atteindre le financement de la construction de logements sociaux. Mais la Caisse des Dépôts et Consignations a tenu à rassurer en affirmant que le montant des encours du livret (366,4 milliards d'euros fin septembre) évitait toute tension sur la ressource. Au cas où, la CDC peut "faire varier le taux de centralisation" des livrets.

Par ailleurs, le Livret de développement durable, dont le taux est également fixé à 1%, n'a pas échappé à la désaffection des épargnants en septembre et les retraits ont été supérieurs aux dépôts, à hauteur de 780 millions d'euros. Depuis le 1er janvier, sa collecte reste tout de même positive, à 870 millions d'euros.

Au total, 366,4 milliards d'euros étaient déposés fin septembre sur un Livret A ou un LDD, montant en baisse de 3,15 milliards d'euros par rapport à fin août.