Disparition de l’architecte Gérard Thurnauer
Dernier témoin de l’Atelier de Montrouge, l'architecte Gérard Thurnauer s’est éteint à Paris, lundi 22 décembre, à l’âge de 88 ans.
Raphaëlle Saint-Pierre
Né en 1926, comme Marylin Monroe ou Fidel Castro, beau et doté d’un humour sans égal, Gérard Thurnauer avait, lui aussi, un charisme de star. « L’Atelier de Montrouge, c’était d’abord une histoire de copains », aimait-il raconter. Il fonde l’agence en 1958 avec ses camarades de l’école des Beaux-Arts de Paris, Jean-Louis Véret et Pierre Riboulet, et avec Jean Renaudie, qui les quittera en 1968. Influencés par les œuvres d’après-guerre de Le Corbusier mais aussi par leurs expériences à l’étranger – pour Thurnauer au Pakistan sur un projet d’université à Karachi – ils développent au cours des années 1960 et 1970 une architecture et un urbanisme soucieux des données humaines et géographiques. Le village de vacances du Merlier à Cap-Camarat, la bibliothèque pour enfants « La Joie par les livres » à Clamart, la conception de la ville nouvelle du Vaudreuil, et plusieurs grandes réalisations pour EDF, dont la tour de bureaux d’Issy-les-Moulineaux ou le centre des Mureaux, représentent quelques-uns des jalons de sa carrière.
Grand Prix national d’architecture 1981
« Nous subissions l’influence d’une architecture anglo-saxonne et nordique, plus avenante que les modèles français et liée à l’idéologie de l’environnement. Nous apprenions que l’architecture contemporaine peut apporter sa contribution sans forcément donner des coups de poings », expliquait-il. L’Atelier se dissout en 1981, l’année où le Grand Prix national d’architecture lui est attribué. Des années 1980 à 2000, Gérard Thurnauer dirige la réhabilitation de la Goutte d’Or à Paris et réalise, entre autres, le quartier nord de la Villette et le Bâtiment 264 à Aubervilliers.
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