Une mission de médiation pour sauver le « 57 Métal » de Claude Vasconi
A Boulogne-Billancourt, sur les anciens terrains Renault, le « 57 Métal », œuvre architecturale de Claude Vasconi, est menacé de démolition. Jean-Pierre Duport, préfet honoraire, est chargé par la ministre de la Culture et de la Communication d’une mission de médiation avec les différentes parties prenantes.
M-D.A
Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication, a confié une mission de médiation sur le devenir du « 57 Métal » à Jean-Pierre Duport, préfet honoraire, ancien directeur de la construction et de l’urbanisme au ministère de l’Equipement.
Implanté à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) sur les anciens terrains Renault, ce bâtiment date de 1984. Conçu par l’architecte Claude Vasconi, avant d’être réaménagé en 2001 par Jacob+MacFarlane pour accueillir « Square Com », le centre de communication du constructeur automobile, il est aujourd’hui menacé de démolition. L’actuel propriétaire du site, Europa Capital, a déposé en septembre 2013 un permis de démolir, refusé à deux reprises par le maire (UMP) de Boulogne-Billancourt, Pierre-Christophe Baguet. Saisi par le fond d’investissement anglais, le juge des référés du tribunal administratif de Cergy-Pontoise a, à chaque fois, suspendu l’arrêté de refus de démolir et enjoint à la commune de Boulogne-Billancourt de réexaminer la demande.
La procédure de classement n’a pas abouti
Face à cette perspective, un collectif d’architectes, d’urbanistes, d’artistes et de scientifiques a publié une tribune dans le quotidien Le Monde (en date du 26 juin 2014) pour sauver le « 57 Métal ». « Que reste-t-il à Billancourt de la mémoire d’un passé industriel d’invention, de luttes et de production ? Que reste-t-il de cette force industrielle que le pouvoir voudrait revivifier et dont Arnaud Montebourg qui s’en est fait le héraut célèbre les entrepreneurs qui « croient à la mémoire industrielle » ? Rien ou presque », écrivent les signataires. Déjà en 2011, un premier manifeste signé par 140 personnalités avait conduit Frédéric Mitterrand, le prédécesseur d’Aurélie Filippetti, à engager une procédure d’instance de classement au titre des Monuments historiques qui n’a pas abouti.
Pollution des sols
En réaction à cette tribune, Renault a rappelé, le 27 juin, que le terrain du « 57 Métal » est très pollué. « Le site a principalement accueilli des activités industrielles jusqu’en 1992. Cela a entraîné une importante pollution avec des solvants chlorés toxiques comme le dichloréthylène et le trichloréthylène. Ces solvants sont par ailleurs en train de se décomposer dans les sols et la nappe phréatique et produisent du chlorure de vinyle, hautement cancérogène », peut-on lire sur le site « squarecom.info/ ». Le 9 janvier 2014, le préfet des Hauts-de-Seine a pris un arrêté demandant à Renault de dépolluer le site et validant la méthodologie de dépollution proposée par le constructeur : l’excavation des terres polluées après démolition du bâtiment.
« Devant la nature des interrogations relatives à ce dossier et notamment au devenir du bâtiment de Claude Vasconi » , la ministre de la Culture a donc décidé de confier à Jean-Pierre Duport une mission de médiation avec l’ensemble des parties prenantes, les ministères concernés et le soutien du préfet du département des Hauts-de-Seine. « Cette médiation préfigure l’esprit des dispositions en projet dans la future loi relative aux patrimoines culturels pour une meilleure prise en compte du patrimoine architectural et urbain récent dans les processus de transformation du territoire », ajoute le ministère.
Une mission de médiation pour sauver le « 57 Métal » de Claude Vasconi
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