Points de vue sur la Fondation Louis-Vuitton à Paris
Inaugurée le 20 octobre à Paris (16e), la Fondation Louis-Vuitton pour la création est définie comme insaisissable, inconstructible, inestimable voire infinie selon ses proches observateurs.
Milena Chessa et Julie Nicolas
Insaisissable
La Fondation Louis-Vuitton pour la création, qui ouvre au public le 27 octobre prochain au bois de Boulogne à Paris (16e), ne se comprend pas du premier coup d’œil. « L’architecte Frank Gehry a créé une machine optique faite de séquences où le visiteur doit bouger pour en découvrir tous les points de vue », résume Frédéric Migayrou, commissaire de l’exposition temporaire retraçant la conception du bâtiment, à voir sur place jusqu’au 16 mars 2015 (1).
Inconstructible
« Les premiers dessins étaient enthousiasmants, mais nous n’avions pas la technique pour réaliser le geste artistique de l’architecte, il a fallu l’inventer », se souvient Jean-Paul Claverie, conseiller de Bernard Arnaud, président de la Fondation Louis-Vuitton. « 1,5 million d’heures d’études, cinq ans de travaux, des dizaines de sous-traitants, cet ouvrage est le plus complexe jamais bâti par Vinci Construction et nous en sommes fiers », indique Jean Rossi, président de l’entreprise générale (2).
Inestimable
« Je ne suis ni ingénieur, ni constructeur, c’est pour cela que je trouve fascinant de voir à quel point le bâtiment réalisé correspond au dessin abstrait de Frank Gehry, souligne Bernard Arnaud, président de la Fondation Louis-Vuitton. La preuve que l’on peut être créatif en France. Quant au coût de l’opération, on ne chiffre pas un rêve… »
Infinie
« Faire un bâtiment, c’est un processus qui ne finit jamais car le public, et ici les artistes, vont pouvoir interagir avec lui tout le temps, estime l’architecte Frank Gehry, Pritzker Prize 1989. Je l’ai conçu en 2002 et maintenant que je le regarde, je voudrais le changer selon mes idées d’aujourd’hui. J’espère que je l’ai bien fait. »
Les intervenants du chantierMaître d’ouvrage : Fondation Louis Vuitton pour la création.
Architecte de conception : Gehry Partners.
Architecte d’opération : Studios Architecture.
Mandataire maîtrise d’œuvre : Setec Bâtiment, en charge de la coordination des études, de l’ingénierie structure (infra et structure primaire) y compris les missions géotechniques G1 e G2 et d’hydrogéologie pour la géothermie, de l’ingénierie des VRD, du transport mécanique et de la fontainerie, et de la direction des travaux (mission Moex).
BET façades : RFR/TESS.
BET maintenance et accessibilité : TAW.
Ingénierie incendie : Efectis.
Etudes vents : CSTB.
Experts bois : ACE et H. J. Blass.
Fondation/parois moulées : Spie Fondations.
Entreprise générale/génie civil : Vinci Construction France.
Charpentes métalliques : Urssa (Espagne)/Lemants (Belgique).
Etanchéité : Ruberoïd.
« Icebergs » : Hofmeister (Allemagne).
Sous-traitant coques acier : Lemants.
Sous-traitant Ductal : Bonna Sabla.
Enveloppes vitrées extérieures : Sipral.
Verrières : Eiffage Construction métallique.
Sous-traitant bois lamellé-collé : Hess.
Sous-traitant verres cintrés : Sunglass (Italie).
(1) A voir également : la première grande rétrospective en Europe de l’œuvre architecturale de Frank Gehry, jusqu’au 26 janvier 2015 à Paris, au Centre Pompidou (voir notre article).
(2) En 2012, le quatuor constitué de Claude Maisonnier (X-Ponts et architecte) de Setec Bâtiment, Louis-Marie Dauzat (ingénieur ESTP) de Quadrature Ingénierie, Marc Chalaux (architecte) de RFR, et Matthew King (ingénieur de l’Université de Leeds, en Angleterre) de Tess ont reçu pour la conception du bâtiment le Grand prix national de l’Ingénierie, organisé par les ministères de l’Ecologie et du Redressement productif en partenariat avec Syntec-Ingénierie, fédération professionnelle de l’ingénierie, et en association avec le Groupe Moniteur (voir notre article).
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