Habillage de pierres pour l’école de musique et médiathèque de Saint-Gaudens
L’agence d’architecture Séquences a livré à Saint-Gaudens, dans le sud de la Haute-Garonne, un équipement qui abrite une médiathèque et une école de musique. Pour réussir l’insertion du bâtiment, les architectes ont travaillé sur la volumétrie et le calepinage des pierres qui habillent les façades.
Christiane Wanaverbecq (Bureau Sud-Ouest du Moniteur)
\ 17h32
Christiane Wanaverbecq (Bureau Sud-Ouest du Moniteur)
Seul élément contemporain du boulevard Bepmale donnant sur les Pyrénées, le bâtiment qui abrite aujourd’hui la médiathèque et l’école de musique de Saint-Gaudens (Haute-Garonne) s’inscrit dans son environnement à la fois par son image et par son usage. Situé à un point charnière, entre la ville ancienne et la ville moderne, sur un terrain en pente en forme de «L», le bâtiment s’insère dans un tissu urbain composé de petits immeubles et de ruelles étroites. Dans le programme était comprise l’intégration de la maison Duran, bâtiment classé. Aujourd’hui réhabilitée, elle est enveloppée par l’extension contemporaine et renforce ainsi l’échange entre histoire et modernité.
Depuis le boulevard, de part et d’autre de la médiathèque, montent deux venelles aménagées par Séquences. Elles sont reliées par une traverse publique à l’intérieur du bâtiment qui permet de passer de la place Saint-Jean, à l’est, à l’impasse du Barry, à l’ouest. L’entrée principale de la médiathèque donne sur la place Saint-Jean. Une fois ouverte, la porte vitrée, forme un auvent qui marque le début de la traverse.
Dialogue avec l’existant
Pour créer un projet contemporain en dialogue avec l’existant, les architectes ont joué avec la volumétrie et les façades. «Sur la place Saint-Jean, la façade se décompose en trois entités verticales. A l’échelle des bâtiments avoisinants, elle assure la continuité avec le tissu existant. Ce morcellement se retrouve en toiture évitant un effet de masse», explique Jérôme Terlaud. Le parti architectural est renforcé par le traitement de la place Saint-Jean, striée de bandes reprenant l’esprit et le rythme des façades qui la bordent. Chacune des bandes est agrémentée d’un traitement particulier: espaces verts devant les logements, banquettes devant l’accès à la médiathèque, estrade devant l’école de musique, etc.
Sur le boulevard Bepmale, la volonté d’inscrire le bâtiment dans l’alignement des bâtiments voisins a conduit Séquences à concevoir une large fenêtre sur la façade: «A l’échelle de la ville, elle marque l’usage collectif et assure la lisibilité de la fonction de la médiathèque en transparence», poursuit l’architecte.
Unité du matériau
Quant au choix de la pierre pour les façades, il s’est imposé car matériau récurrent à Saint-Gaudens, sous-préfecture de la Haute-Garonne située au pied des Pyrénées. «La pierre a l’avantage de se référer au passé, de pouvoir être traitée de manière contemporaine, et de plus, de permettre l’habillage d’une isolation par l’extérieur», détaille-il.
Le travail sur le calepinage et la différence de texture de la pierre (brute ou lisse) rythme les façades, même si les architectes ont voulu marquer l’équipement avec l’unité de matériau. Les ouvertures ont la même finalité de caractériser le bâtiment et s’adaptent à l’usage. Dans la médiathèque, les fenêtres sont grandes à l’échelle des vastes espaces de lecture. Dans l’école de musique, elles sont plus étroites.
Rencontre école de musique/médiathèque
Depuis la place Saint-Jean, le hall d’entrée dessert, côté sud, la médiathèque, et, côté nord, l’école de musique. L’entrée, côté place Saint-Jean, est décalée d’un demi-niveau, ce qui permet de faire le lien avec l’accès à l’auditorium situé au demi-niveau en dessous. Ainsi, tous les accès sont regroupés dans un seul et même volume, très proches les uns des autres.
Ce choix de niveau permet aussi d’éclairer correctement les façades donnant sur l’impasse. Par ailleurs, une passerelle vitrée permet de mettre en relation l’espace de médiation de l’école de musique avec l’espace musique et images de la médiathèque. Toujours dans un souci de rencontre, la salle d’animation et d’éveil de l’école de musique se trouve à proximité immédiate de l’espace «enfants» de la médiathèque.
Large terrasse en panorama sur les Pyrénées
La médiathèque avec ses grandes surfaces se développe sur le côté sud de la parcelle, là où celle-ci est la plus évasée. Elle se déplie verticalement sur trois niveaux avec un travail sur les vides et les pleins pour mettre en relation les étages. L’espace adulte occupe toute la surface du premier niveau. Les enfants sont regroupés au deuxième et dernier niveau, avec une large terrasse en panorama sur les Pyrénées. A l’est, une fenêtre verticale sur deux niveaux offre une vue cadrée sur le clocher de la collégiale.
Quant à l’école de musique, les salles de classe se développent le long des circulations. Conçues comme des boîtes dans la boîte afin de garantir un parfait isolement entre elles, elles sont moins vitrées que la médiathèque afin de limiter les ponts phoniques avec l’extérieur.
Maîtrise d’ouvrage: communauté de communes du Gaudinois.
AMO: Cogemip.
Maîtrise d’œuvre: Séquencees, SCP d'Architecture Pirovano-Terlaud-Fleuriot, mandataire, David Rougé, architecte chef de projet. BET: Reulet ingénierie (gros œuvre, VRD, OPC), Sacet (lots techniques), Tisseyre et associés (acoustique), Behi (HQE),
Principales entreprises: Bourdarios (gros œuvre), SAS Gasparini (fondations), Dubarry SA (charpente, couverture, zinguerie), Kuentz SA (façades pierre), Labastère 65 (menuiseries extérieures, bardages), Fourcade Ets (serrurerie), SAS Lougarre (menuiseries intérieures), ETP (cloisons, plâtrerie, faux plafonds), SLP (peintures).
Calendrier: du concours au chantier, 2011/2014.
Superficie: 3 529 m2 surface de plancher.
Coût: 5,9 millions d’euros HT.
Habillage de pierres pour l’école de musique et médiathèque de Saint-Gaudens
Tous les champs sont obligatoires
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