Atex (5/7) : Treilles en ETFE au centre commercial de Chambourcy
Produits, systèmes, équipements : cet été, les CTB reviennent sur des innovations récentes. Aujourd'hui : le nouveau centre commercial de Chambourcy qui joue la différence avec ses gigantesques ombrelles en toile ETFE, protégeant les circulations extérieures.
Le centre commercial Chambourcy (78) a ouvert ses portes mi-2012. Les études, la fabrication et la pose des quinze treilles qui ombragent les allées, furent confiées à l'entreprise ACS Production, pour les lots charpentes et toiles.
Les treilles portent une élégante membrane en toile ETFE (Ethylène tétrafluoroéthylène) tendue sur une ossature métallique. Les plus grandes culminent à 12,50 m avec un diamètre de 20 m. « C'est la première fois qu'une telle membrane en forme d'impluvium est mise en œuvre en France. De plus, l'usage de l'ETFE impose de demander une Atex, souligne Yannick Faurant, directeur d'ACS Production. Enfin pour notre société, c'est la première expérience avec une toile monocouche. Notre précédent chantier portait sur une couverture gonflable pour la salle polyvalente de Lille. » L'entreprise a pris en charge les études avec son bureau d'études interne, qui en complément de Robot pour le calcul de structure, exploite Easy, un logiciel spécialisé en simulation textile. Ces études furent menées de janvier à fin novembre 2011.
Travail de précision
La fabrication des 360 tonnes de charpente a démarré en août 2011 pour se terminer en février 2012. La pose elle-même a duré de début novembre 2011 à fin avril 2012, avec cinq mois pour les charpentes et trois mois pour les toiles.
Les fûts centraux tubulaires sont imposants, avec une hauteur pouvant aller jusqu'à dix mètres, pour un diamètre de 914 mm et une épaisseur de tôle de 25 mm. Avec une masse unitaire de dix tonnes pour les plus lourds, ils devaient être apportés par grue. Du fait des difficultés d'accès des zones de circulation piétonne situées entre les bâtiments en construction, la grue devait avoir une portée de soixante mètres et un poids de 700 t. Ces fûts sont fixés sur des platines au préalable coulées dans le béton. Les eaux pluviales sont reprises à environ un tiers de la hauteur du fût par un chéneau flottant connecté à deux descentes internes d'eau pluviale.
Sur ces fûts étaient posés en une opération unique les rayons en forme d'araignée, se déployant au sommet de chaque ombrelle. Ces bracons tubulaires coudés par soudage, ont été assemblés et boulonnés sur chantier sur un moyeu central. Ils étaient ensuite posés en tête de fût, avec la bonne orientation, grâce à un détrompeur interne. Des filins sont tendus entre ces rayons, afin de garantir la stabilité de la charpente. Par la suite, les six morceaux formant la jante sont assemblés et boulonnés entre eux et avec les extrémités des rayons. « Il faut veiller à une certaine précision. Ces filins tendus entre les rayons servent à stabiliser l'ouvrage et à assurer la précision du montage », confie Yannick Faurant.
Solidité de la membrane
Les toiles sont fabriquées en ETFE, un matériau extrêmement résistant d'une épaisseur de 250 µ, qui a été fourni par Nowofol. Suivant les treilles, l'architecte a demandé une membrane soit transparente à 70 %, soit teintée dans la masse en blanc. Les formes courbes des impluviums ont été conçues en 3D chez ACS Production en collaboration avec le bureau d'études allemand Leicht. La confection, découpe et soudage des lés entre eux furent pris en charge par Taiyo. La toile est fournie pour chaque treille en un seul élément, ouvert sur la hauteur, afin de pouvoir la positionner sur l'armature déjà assemblée. Elle est ensuite couturée sur place à l'aide d'un profilé. Environ tous les mètres, des fourreaux verticaux ont été prévus sur la membrane pour enfiler des câbles verticaux de diamètre 12 mm.
Des ceintures de câbles horizontaux ont ensuite été ajoutées à l'extérieur des lés, et fixées aux câbles verticaux avec des clamps. « Contrairement au PVC, l'ETFE n'est pas armé et nécessite une armature métallique, afin de prendre les efforts de neige et de vent, précise Yannick Faurant. Mais les surprises de ce chantier sont surtout venues des rigueurs de l'hiver. » Une température supérieure à 5 °C est, en effet, recommandée pour la pose de l'ETFE qui durcit au froid. Avec le froid et la pluie, le réglage des membranes a couru sur plusieurs jours. La mise en tension a été organisée en plusieurs étapes, afin de ne pas risquer d'endommager les toiles.
Atex N° 1883Demandeur: ACS Production (44)
Chantier expérimental: Centre commercial de Chambourcy (78)
Maîtrise d’oeuvre: Scau Architectes (75)
Charpente et toile: ACS Production (44) et le Bureau d’études Leicht (Allemagne)
Fabrication toile: Taiyo Europe (Allemagne)
Atex (5/7) : Treilles en ETFE au centre commercial de Chambourcy
Tous les champs sont obligatoires
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