Nest veut mettre fin à la "domotique de papa"
Déjà présente aux États-Unis, au Canada et au Royaume-Uni, la start-up californienne lance aujourd’hui ses produits en France, Belgique, Irlande et Pays-Bas. Et elle compte bien révolutionner le secteur des objets connectés.
Julie Guérineau
Avec le lancement en France de son alarme incendie et de son thermostat intelligents, ce 18 septembre, l'américain Nest, racheté récemment par Google, promet un enterrement de première classe aux systèmes domotiques classiques. « On ne croit pas en la maison intelligente, mais en la maison consciente », précise Lionel Paillet, directeur général de Nest Europe. « Nous partons du principe que la maison doit en faire plus pour vous, que vous n'en faites pour elle ».
À la différence des systèmes domotiques actuels, les objets intelligents sont non seulement connectés à une application centrale, mais ils interagissent également entre eux dans le modèle défendu par la société californienne. Le détecteur incendie peut, par exemple, s'il repère un taux anormalement élevé de monoxyde de carbone, demander au thermostat d'éteindre la chaudière à gaz, principale source d'émission de ce composant chimique nocif.
Un détecteur de fumée "émotionnel"
Pour l'instant, la société implantée dans la Silicon Valley n'a commercialisé que deux produits : une alarme incendie et un thermostat. « Mais ce ne sont pas des appareils classiques », tempère Maxime Veron, directeur marketing produit de Nest Labs.
« Bien plus qu'une alarme incendie », le premier produit lancé par Nest détecte non seulement la fumée, mais aussi le monoxyde de carbone, la chaleur, le taux d'humidité et les mouvements. En cas d'incident, l'appareil émet des signaux lumineux et sonores. Une voix indique quel type de problème il a détecté et dans quelle pièce, si plusieurs détecteurs sont installés. Lorsque les habitants sont absents, ils reçoivent également une alerte sur leur smartphone (ou leur tablette ou ordinateur). Le détecteur de mouvements permet aussi à l'appareil de se transformer en veilleuse, la nuit, pour éclairer les insomniaques sans réveiller toute la famille. « Pour un père comme moi, ça peut être très pratique quand votre maison est jonchée de jouets », raconte Maxime Veron. « C'est une touche plus émotionnelle », se félicite de son côté Lionel Paillet. Vendu 109 euros TTC, l'appareil peut être installé par les utilisateurs.
Un thermostat qui anticipe les besoins
Nest recommande en revanche de faire installer son "learning thermostat" par l'un des 100 professionnels qu'il a formés en France (indépendants et entreprises). Ce thermostat intelligent n'est compatible qu'avec les installations au gaz et au fioul, certaines pompes à chaleur et les systèmes hydrauliques de chauffage par le sol. Selon Maxime Veron, 50% des foyers français sont concernés. Connecté à la chaudière, le "learning thermostat" mémorise les habitudes des habitants et apprend progressivement à anticiper leurs besoins. Lorsque, grâce à un détecteur de mouvement, le thermostat estime que le logement est vide, il baisse automatiquement le chauffage pour faire des économies d'énergie. Il prend également en compte le temps de chauffe du système auquel il est raccordé pour prévoir l'heure à laquelle le chauffage doit être lancé pour être à bonne température à l'arrivée des habitants. Également connecté à un service météo, l'appareil anticipe les cycles de chauffage. Selon Nest, l'appareil, vendu 219 euros TTC, peut permettre d'économiser jusqu'à 31% sur sa facture de chauffage.
Autre fonctionnalité, le thermostat enregistre toutes ses données brutes. Elles sont ensuite transformées en un rapport d'activité accessible grâce à une application smartphone. L'utilisateur peut suivre sa consommation et savoir à quel moment, et pourquoi, son chauffage a été allumé, ou encore combien d'énergie il a économisée.
Partenariat avec Mercedes
Mais deux appareils, aussi intelligents soient-ils, ne constituent pas à eux seuls la « maison consciente » prônée par Nest. Toujours dans l'optique de favoriser l'interaction entre objets connectés, y compris en dehors de la maison, la société californienne travaille désormais en partenariat avec d'autres entreprises. « Nous savons très bien que nous ne construirons jamais de voitures, ou de frigos », explique Maxime Veron.
Mercedes va ainsi bientôt mettre à jour son ordinateur de bord pour qu'il communique avec le thermostat Nest. La voiture indiquera à l'appareil dans combien de temps l'automobiliste arrivera chez lui, ce qui permettra au thermostat de lancer le chauffage au bon moment. Autre exemple, les ampoules connectées Lifx, connectées au détecteur d'incendie, clignotent rouge en cas d'alerte. Elles pourront également simuler la présence des habitants lors d'une absence prolongée détectée par le thermostat. D'autres objets tels que des machines à laver, des frigos ou encore des caméras de surveillance devraient bientôt s'ajouter à cette liste.
Plus d’information avec le BEM, la lettre de la construction à l’international
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