Assurance : le scanner 3D vole au secours des experts en sinistre
Dans une boutique de luxe à Dubaï, il est inenvisageable de réduire le temps d'exploitation, même pour les experts en sinistre des assurances après un dégat des eaux. L'usage du scanner 3D a permis de récolter toutes les informations nécessaires en une demi-journée sur place.
JULIE NICOLAS
Le Dubaï Mall est l’un des plus grands centres commerciaux du monde avec 800 000 m² de surfaces commerciales et 1200 boutiques. Il y a quelques mois, la boutique Louis Vuitton du centre commercial a connu un important dégât des eaux. Outre les dégâts sur les marqueteries, certaines vitrines sécurisées pour présenter des montres étaient inutilisables du fait des infiltrations d’eau. « Etant donnée la très grande valeur des pièces présentées à la vente, la marque ne pouvait pas se permettre de fermer le magasin pendant ne serait-ce que quelques heures pour réaliser les expertises », explique Véronique du Peloux, architecte, spécialiste du BIM (Building information model) et consultante de B2Bim. Le scanner 3D était donc un moyen fiable et rapide de récolter des informations pour tous les experts. En l’occurrence c’est le scanner 3D du cluster Eskal Eureka dans le pays basque qui a été utilisé. Le voyage éclair s’est déroulé fin janvier dernier. Outre B2Bim et l’ingénieur spécialiste du scanner 3D Martin Oza, deux spécialistes de VRS-Vering, expert en sinistres pour les assurances, étaient présents.
Afin de réduire le temps sur place, la visite a été soigneusement préparée. « En fonction du plan du magasin, nous avons décidé en amont du nombre de scans à réaliser et du niveau de détails dont nous avions besoin », précise Véronique du Peloux. La législation locale interdit à des étrangers sans visa spécifique de travailler la nuit. Les spécialistes ont donc pu commencer à travailler tôt avant l’ouverture du magasin, puis ils ont dû poursuivre leur mission avec une trentaine de personnes. « Le magasin se présente comme un labyrinthe avec de nombreuses zones semblables et légèrement différentes. Il est très difficile de mémoriser un tel espace », précise la consultante, qui prenait des photos des points clés indiqués par les experts lors de la visite et notait leurs commentaires. Pendant ce temps là, le scanner balayait la boutique sur 360 ° avec une précision de 2 mm. Chaque seconde, 19 000 points étaient récoltés. Un deuxième balayage a ensuite servi à prendre des photos afin de recoller ensuite le nuage de point avec les visuels. Au final, une demi-journée a été nécessaire pour collecter tous les points dans le magasin et numériser également les combles du niveau supérieur. Le post-traitement des données a été ensuite assez rapide, puisqu’il a duré trois jours environ.
Visite virtuelle sécurisée pour tous les experts
La première étape a consisté à nettoyer les images produites par le scanner 3D. Les surfaces brillantes et réfléchissantes ont généré des points parasites qui ont été gommés. Une fois ce « nettoyage » effectué, les images ont été assemblées bout à bout. Enfin, les photos prises par le scanner ont servi à coloriser le nuage de points. « Tout cela a été réalisé sur place. La dernière étape a consisté à insérer dans la visite virtuelle les photos et les commentaires des experts sur les détails précis vus lors de la visite », poursuit Véronique du Peloux.
L’ensemble est depuis accessible aux experts des assurances et aux entreprises qui vont faire les réparations via une connexion sécurisée et permet à chacun de prendre des mesures et de retrouver des informations sans perturber l’exploitation du magasin. La visite virtuelle sert d’expertise. Il est possible de faire des relevés précis qui servent ensuite aux devis . La consultante de B2Bim envisage même d’aller plus loin puisque les données relatives aux sinistres des bâtiments pourraient être utiles aux gestionnaires de patrimoine tout au long du cycle de vie de l’ouvrage.
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