Nord-Pas-de-Calais : le projet Napoléon va marquer l’histoire des Carrières du Boulonnais
Le carrier du Pas-de-Calais reconfigure le plan d’extraction de son site historique de Ferques – le plus grand de France - afin de mieux répondre aux marchés demandeurs du BTP et de l’industrie. Premier tir d’exploitation sur le gisement revisité le 3 janvier 2016.
Nicolas Guillon (Bureau de Lille du Moniteur)
« La famille est au service de l’entreprise et l’entreprise est le ciment de la famille. » Carrières du Boulonnais constituent un beau sujet de saga familiale. La carrière de marbre exploitée à partir de 1896 par Auguste Poulain est devenue au fil des générations, des acquisitions et d’une large diversification (granulats, bétons, réfractaires) un groupe (CB), toujours indépendant, de 1 000 salariés réalisant un chiffre d’affaires annuel de 200 millions d’euros.
Avec 7,5 millions de tonnes produites chaque année, dont les deux tiers à destination du BTP, les granulats représentent la moitié de cette activité. 6 millions de tonnes sont même extraites de la seule carrière de Ferques (62), où tout a commencé.
Du marbre jusqu’au Cosmos
En 118 ans, le marbre du boulonnais a fait bien des conquêtes. Il fut utilisé pour ériger la colonne Napoléon à Boulogne-sur-mer (l’Empereur a ensuite donné son nom à la carrière) et exporté jusqu’en URSS sur le chantier du fameux hôtel Cosmos, construit pour les Jeux olympiques de 1980. Il est également présent dans les gares de Lille Flandres, Paris-Lyon et Tokyo. Son extraction a, toutefois, pris fin en 2012, le gisement faillé étant devenu impropre à la production. Un arrêt sonnant, cependant, comme un nouveau départ puisque Carrières du Boulonnais y a vu immédiatement l’opportunité de reconfigurer le plan d’exploitation du site de Ferques afin d’accéder pleinement au gisement de granulats. Disposant de réserves pour un siècle, l’entreprise n’extrait, en effet, à ce jour, que la moitié des 12 millions de tonnes autorisées.
Point de vue dans cinq ans depuis la RD 231
Refondre la carrière pour en rationaliser l’exploitation et mieux répondre aux clients : c’est donc l’objet du projet Napoléon, dont les travaux ont débuté par la construction d’une nouvelle poudrière, l’ancienne étant située au-dessus du gisement à atteindre. Ceux-ci se poursuivent actuellement par le remblaiement partiel de la carrière (700 000 m3 de matériaux mis en œuvre dont une grande partie des stériles de l’ancienne poudrière arasée) pour créer une banquette permettant de détourner les réseaux (dont 4 km de réseaux d’eau). Le dégagement de l’accès au gisement nécessite encore le déplacement des bureaux et des ateliers de maintenance. Ne demeureront sur le site que les équipes Carrières du Boulonnais, tandis que les services support seront relogés à l’extérieur, clarifiant ainsi l’organisation du groupe. Ce dernier en profite pour faire construire un nouveau siège social, sur la commune voisine de Leulinghen mais en conservant une vue sur la carrière. Un investissement global de 15 millions d’euros.
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