A Boulogne, chambres avec vue sur un clocher
Dans un macrolot dont elle avait la maîtrise urbaine sur les anciens terrains Renault, l’agence d’architecture Brenac & Gonzalez a livré deux immeubles de logements et une maison d’église. L’édifice religieux, tout entier couvert de feuilles de zinc, est un point de repère dans cet immense quartier neuf.
M-D.A
Les anciennes terres des usines Renault, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), poursuivent leur renaissance, pièce par pièce et l’agence Brenac & Gonzalez y a apporté sa contribution en livrant plusieurs programmes au cours de l’année 2014. Pour réaménager ces 74 hectares autrefois industriels, le foncier a en effet été divisé en macrolots et les architectes Olivier Brenac et Xavier Gonzalez avaient remporté la mission de conception urbaine d’une de ces grandes parcelles. Sur ces 9 000 m², ils ont aussi construit deux immeubles de logements, l’un pour Nexity, l’autre pour Vinci immobilier, livrés au printemps 2014, ainsi que la maison d’église Saint-François de Sales de 1157 m², achevée en octobre dernier. Dans ce même parcellaire, les architectes de KOZ ont, eux, réalisé un foyer d’accueil médicalisé tandis qu’un vaste immeuble de bureaux a été conçu par l’agence berlinoise Sauerbruch Hutton. Autant de bâtiments posés dans le jardin intérieur réalisé par l’agence de paysage TN+.
Alors qu’il faisait visiter ce nouvel îlot le 21 mai, l’architecte Xavier Gonzalez est revenu sur une mésaventure qui a bouleversé sa composition urbaine. « Lorsque la crise est arrivée en 2008, il a été imaginé que les bureaux se vendraient mieux que du logement et que ce type de programme devait être davantage valorisé. Sur notre site, l’immeuble tertiaire a donc été relocalisé plein sud avec une vue directe sur le parc de Billancourt », a-t-il raconté. Par ailleurs, la SAEM Val-de-Seine Aménagement, qui pilote le grand chantier des anciens terrains Renault, entendait bien, « en positionnant les bureaux sur le parc, rompre le front bâti de logement et diversifier les programmes », a ajouté Jean-Pierre Lévêque, directeur de l’agence Brenac et Gonzalez.
L'habitat a par conséquent été reporté au nord, à l’arrière du rempart des bureaux. Il a aussi diminué en quantité, au profit du tertiaire, et ce, « afin d'équilibrer l'offre de logement en fonction des capacités des écoles voisines », a aussi précisé Jean-Pierre Lévêque.
Architecture contorsionniste
Ce choix urbain a dès lors façonné l’architecture des immeubles d’habitation. Elle a dû se contorsionner pour permettre aux habitants de gagner de l’ensoleillement mais aussi des vues sur le parc, tout en évitant de trop grands vis-à-vis. Ainsi, à la pointe nord-ouest de la parcelle, l’immeuble de 95 logements, baptisé B4A, se distingue par sa silhouette biseautée. Avec son plan en étoile, le bâtiment a développé le plus grand linéaire de façades possible en recherchant toujours les meilleures expositions.
Six ans plus tard, alors que l’ensemble de l’îlot est achevé, les prévisions de commercialisation ne se sont pas vérifiées. Alors que les habitants ont emménagé depuis un an ou plus dans les logements, il est aisé de constater par les baies vitrées des bureaux que l’immeuble tertiaire est, lui, toujours vide.
A défaut d’avoir de larges vues sur le parc ou sur la Seine, beaucoup des habitants peuvent regarder la pointe du clocher anthracite de Saint-François de Sales. Dans cet ensemble, la maison d’église joue un rôle de pivot entre espace public et privé : elle est ainsi le bâtiment-signal de cet îlot. Cette forme simple, avec son clocher et son enveloppe d’écailles de zinc, est probablement destinée à devenir un des points de repère dans ce quartier Boulogne flambant neuf et aussi vaste que dense.
A Boulogne, chambres avec vue sur un clocher
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