A Toulouse, le campus de la santé est sorti de terre
Le pôle régional d’enseignement et de formation aux métiers de la santé sera la première construction à sortir de terre dans le nouveau quartier de La Cartoucherie à Toulouse (Haute-Garonne). Conçue par les Ateliers Lion Associés, l’opération aura été réalisée en deux ans et demi dans le respect de l’enveloppe initiale de 36,5 millions d’euros TTC.
Christiane Wanaverbecq (Bureau de Toulouse du Moniteur)
\ 19h21
Christiane Wanaverbecq (Bureau de Toulouse du Moniteur)
La visite du chantier du pôle régional d’enseignement et de formation aux métiers de la santé construit dans le quartier de La Cartoucherie à Toulouse (Haute-Garonne) n’a pas démarré comme prévu. Arrivé sur le site, ce 22 mai, Martin Malvy, président du conseil régional de Midi-Pyrénées, a été accueilli par une délégation de représentants du personnel du centre hospitalier universitaire (CHU) de Toulouse venue rendre compte de la «dégradation des conditions de travail». Le nouvel équipement, construit sous maîtrise d’ouvrage de la Région pour le compte du CHU qui le gardera en gestion, s’intègre dans un vaste programme de modernisation des établissements du CHU, qui les inquiète.
Douze écoles et instituts de formation
Le chantier est d’ailleurs mené tambour battant pour pouvoir ouvrir les portes du pôle, en septembre prochain, aux plus de 2 000 étudiants attendus en formation initiale ou continue. Dans l’intervalle, les 170 personnes des 12 écoles et instituts de formation du CHU (soins infirmiers, sages-femmes, masso-kinésithérapie, cadres de santé, etc.), désormais abrités dans un seul et même bâtiment, doivent prendre leurs marques.
Entre le vote de l’autorisation de programme et la réception, l’opération sera livrée en deux ans et demi dans le respect de l’enveloppe initiale. La visite du bâtiment de 12 000 m2 Shon, organisée en présence de l’architecte Yves Lion, a permis de mesurer son avancée à un mois de la réception. Aux heures de pointe, le chantier a mobilisé 150 personnes, dont 50 pour le gros œuvre.
Livré en juin
En structure béton avec des façades en bardage métallique baïne, le bâtiment (R+4) en forme de pince comprend deux ailes : l’une dédiée aux cours, l’autre à l’administration. Au rez-de-chaussée, se répartissent les trois amphithéâtres et l’administration principale. Aux niveaux supérieurs sont installés les administrations de chacune des écoles, une plate-forme en e-learning, les salles de cours, sans compter celles dédiées aux formations spécifiques.
Livré en juin, le pôle sera la première construction de l’écoquartier de La Cartoucherie qui se développera sur 33 hectares à dix minutes de la place du Capitole. A ce titre, il est vertueux d’un point de vue environnemental.
Rapport avec l’environnement
«Compact pour des raisons d’économie et de maîtrise énergétique, le bâtiment occupe entièrement la parcelle pour une optimisation maximale du foncier et pour laisser la place à des espaces verts généreux», décrit l’architecte Yves Lion. La maîtrise d’œuvre a ensuite travaillé le rapport de la construction avec son environnement avec de larges ouvertures, des terrasses et des patios. Avec un coefficient d’imperméabilisation inférieur à 40%, le projet permet l’absorption des eaux de pluie sur la parcelle grâce à la présence de toitures végétalisées intensives (30 cm de terre), de noues végétalisées et d’ouvrages drainant enterrés absorbant le surplus d’eau.
Le pôle sera raccordé à un réseau de chaleur produite par l’incinération des ordures ménagères.
Les vitrages motorisés par des capteurs de température pour permettre une ventilation naturelle le soir sont l’autre particularité du bâtiment. La trame des ventelles qui composent les façades métalliques en baïne découle de ce parti pris. Par ailleurs, le dimensionnement des parties vitrées répond au souci d’un équilibre précis entre lumière naturelle et élévation de température.
Mode constructif
Complexe compte tenu des délais, la construction du pôle de formation l’est aussi par son mode constructif. «Il n’y a pas de retombées des poutres en façades. Les châssis vitrés sont collés au plafond ce qui implique de travailler en poutres retroussées sur les étages supérieurs pour tenir les planchers», explique Laurie Méquignon, ingénieur travaux chez Bourdarios, filiale en Midi-Pyrénées de Vinci construction. «Les poutres retroussées viennent s’appuyer sur les poteaux avec un clavetage complexe ce qui a nécessité de faire du coulé en place. Nous avons aussi dû travailler de l’intérieur», poursuit-elle.
Le hall d’entrée, d’où partent les deux ailes du bâtiment, respectivement réservées à l’administration et aux salles de cours, se caractérise par son plafond en grande hauteur qui a conduit Bourdarios à faire des étaiements de 6,50 m de haut.
Campus de formation, le pôle comprend trois amphithéâtres: deux en structure métallique ; un, en structure béton. Dans ce dernier, l’entreprise de gros œuvre a réalisé trois poutres de 1,20 m de large et de 1,50 m de haut pour reprendre les charges des trois niveaux supérieurs, ainsi que des poteaux avec une résistance de C 50/60.
Maîtrise d’ouvrage: conseil régional de Midi-Pyrénées.
Maîtrise d’ouvrage déléguée: SPL Midi Pyrénées Construction.
Maîtrise d’œuvre: Ateliers Lion Associés (mandataire), Igrec Ingénierie.
Calendrier: début des travaux, novembre 2013; livraison, septembre 2015.
Coût construction: 19,7 millions d’euros HT. Superficie: 12 000 m2 shon.
Trois macrolots:
- Bourdarios-Coveris-Smac (gros œuvre, bardage, menuiserie extérieure et étanchéité).
- CGEM-Roudié-Sol français-ETP-Massoutier (menuiserie intérieure, peinture, revêtements de sol, plâtrerie, faux plafonds)
- Axima- Ineo-Coné (plomberie, CVC, électricité et ascenseurs).
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Tous les champs sont obligatoires
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