A Tours, la bande à Bouchain transforme une friche en centre de création
Samedi 19 avril, une fête géante est venue clore quelque 18 mois de « chantier ouvert », conduit par le collectif d'architecture Construire, pour transformer une friche industrielle en un lieu de création urbaine unique baptisé « Le Point Haut ».
Jean-Philippe Defawe (Bureau de Nantes du Moniteur)
\ 16h08
Jean-Philippe Defawe (Bureau de Nantes du Moniteur)
Les Tourangeaux le connaissaient sous le nom des Grands Mortiers. Ce sera désormais « Le Point Haut », nom qui fait écho à sa tour de 22 mètres qui s'élève désormais depuis le hangar central. En fait, si le week-end du 19 avril a été marqué par l'inauguration du nouveau site, cela fait quelques temps que cette friche industrielle de 3000 m2 située au coeur du site ferroviaire de Saint-Pierre-des-Corps est devenue un lieu de création. Depuis 2001, elle est occupée par la Compagnie Off, une des troupes européennes emblématiques des arts de la rue, et le pOlau (pôle des arts urbains), une structure de promotion et d'accompagnement de projets artistiques et urbains.
Déclaré d'intérêt communautaire par l'agglomération Tour(s)Plus en 2008, le Point Haut a été pensé sur mesure pour la recherche, l'expérimentation et l'innovation en matière de création urbaine. Le projet architectural a été confié à Patrick Bouchain, Loïc Julienne et Chloé Bodart du collectif d'architecture Construire (architectes du Lieu Unique à Nantes, du Channel à Calais, de l'Académie Fratellini à Saint-Denis, de la Sirène à la Rochelle et du Pompidou Mobile). Ce projet a su conserver l'héritage du passé industriel du site. « Si le lieu convenait à ceux qui l'occupent, il fallait donc le reprendre et l'améliorer tout en gardant la trace de son passé industriel, faire dialoguer ce qu'il y avait avant : les grandes hauteurs, l'espace » explique Patrick Bouchain. C'est ainsi que la structure métallique du hangar de stockage a été conservée. Aujourd'hui, à l'intérieur, des ateliers courent tout le long du bâtiment créant une sorte de rue centrale ouverte à chaque extrémité. A l'extérieur, la halle est surélevée en son centre par une tour de 22 mètres couverte d'un toit rouge ovale.
Un « chantier ouvert »
Le projet s'est déroulé en trois phases de travaux afin de ne pas déloger les utilisateurs et également en vue de lisser l'investissement dans le temps. La maison qui regroupe à l'entrée du site les locaux administratifs au rez?de?chaussée et les résidences à l'étage a d'abord été « rafraîchie ». Puis, un nouveau bâtiment a été construit pour abriter une salle polyvalente et le coffee, lieu de rencontre entre les ouvriers, les utilisateurs et le public. Enfin, la troisième phase a concerné la grande halle avec son désamiantage, son décloisonnement et la construction de la tour. Elle abrite des ateliers isolés et chauffés et deux studios de résidences d'artiste mais le volume principal (qui peut être divisé par un système de rideaux) est dédié aux activités de fabrication de la Cie Off.
Le coût total de cette opération, financée par l'agglomération avec l'aide la région, s'élève à 4,28 millions d'euros TTC. Pour ce projet très particulier, les architectes ont souhaité un « chantier ouvert ». Durant 18 mois, il a été un lieu de rencontres et de pédagogie à travers des conférences, ateliers, visites... Enfin, une permanence architecturale a été assurée tout le long des travaux. Des étudiants en architecture se sont relayés pour habiter sur le chantier et « faire de la maîtrise d'œuvre le cœur du lien entre utilisateurs, élus, ouvriers et public ».
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