Abracadabra à Châlons, la friche se transforme en cirque
Présent à Châlons-en-Champagne depuis les années 1980, le Centre national des arts du cirque (Cnac) a créé une extension sur le site d’une ancienne coopérative agricole. Les agences d’architecture Caractère Spécial et NP2F y ont opéré un tour de passe-passe, camouflant les nouveaux locaux d’enseignement parmi les anciens hangars.
M-D.A
Depuis sa création en 1985, le Centre national des arts du cirque (Cnac) était entré en piste à Châlons-en-Champagne (à l’époque Châlons-sur-Marne, dans la Marne). Cette école créée par le ministère de la Culture, qui a depuis lors formé quelque 300 artistes, utilisait jusqu’alors essentiellement un cirque du XIXe siècle et son splendide chapiteau en dur. Pour lui permettre de s’étendre pour développer ses activités, les 20 000 m² d’une ancienne coopérative agricole ont été acquis par l’Etat en 2006 et à l’issue d’un concours lancé en 2010 par l’Opérateur du patrimoine et des projets immobiliers de la Culture (Oppic), les agences d’architecture Caractère Spécial § Matthieu Poitevin et NP2F étaient désignées pour créer de nouveaux locaux qui soient « à la hauteur de la réputation du Cnac ».
Sur cette friche fendue par un viaduc routier, les lauréats ont été les seuls, parmi les équipes en lice, à avoir proposé de conserver les bâtiments en place… C’est-à-dire des hangars et d’anciens silos à grains. Une façon d’affirmer que ces structures sommaires et, a priori, peu amènes, « étaient aussi du patrimoine », explique l’architecte Marc Kauffmann, de l’agence Caractère Spécial. Un des lots principaux du chantier de cette nouvelle emprise du Cnac a donc été, après le gros œuvre, le désamiantage de l’existant.
Mais les lieux de formation ne se sont pas installés sous ces toits en fibrociment ondulé conservés et dont l’affectation définitive n’est pas encore complètement décidée. Les grands studios de l’école et ses bureaux sont en effet logés dans des bâtiments neufs. Mais les architectes ont joué les illusionnistes : ces espaces neufs sont cachés parmi les anciens, camouflés sous ce même bardage d’allure industrielle. « Nous avons utilisé des matériaux que, jusqu’alors, on détestait, et leur avons redonné de la noblesse », estime Matthieu Poitevin.
Livrée en juin dernier, cette extension du Cnac affiche donc une grande simplicité. « Ce projet ne raconte pas de métaphore, affirme Matthieu Poitevin. Il y avait ici des hangars agricoles. Et cela reste des hangars, mais des hangars à imaginaire. Des lieux de travail et de sueur ».
Maîtrise d’ouvrage : ministère de la Culture et de la Communication.
Maîtrise d’ouvrage déléguée : Opérateur du patrimoine et des projets immobiliers de la Culture (Oppic).
Maîtrise d’œuvre : Caractère Spécial § Matthieu Poitevin Architecture, mandataire, et NP2F Architectes, associé ; DVVD, BET structure ; Elithis, BET fluides/QE ; VPEAS, économiste ; Lumières Studio, conception lumière ; Ducks Scéno, scénographie ; Orfea, acoustique ; Base, paysage.
Principales entreprises : Cari (gros œuvre), Cari-Thouraud (charpente métallique), Couvreurs sparnassiens (couverture).
Coût des travaux : 5,1 M€ HT.
Surfaces : 3 500 m² SHON (5 500 m² sdp).
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Tous les champs sont obligatoires
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