Bâtiment : le téléphone re-sonne, alors l’espoir renaît

C’est une période, outre difficile, mais très particulière que vit aujourd’hui le secteur du bâtiment. Entre crise qui perdure et espoirs qui se dessinent pour la fin 2015, la route est encore chaotique pour voir le bout du tunnel, estime la FFB dans son traditionnel point de conjoncture.

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Bâtiment : le téléphone re-sonne, alors l’espoir renaît
Un immeuble en construction.

« Evoquer la situation du bâtiment suppose de résoudre un paradoxe apparent », a indiqué Jacques Chanut, président de la FFB, en préambule du rendez-vous trimestriel traditionnel sur les résultats du secteur. Paradoxe entre un début d’année 2015 particulièrement difficile pour le bâtiment et un certain nombre de signes annonciateurs d’une amélioration de la situation pour la fin de l’année, sur fond d’une croissance économique plombée par le secteur.  L’Insee a en effet récemment rappelé qu’en 2015 comme depuis 4 ans, c’est la construction qui pénalise la reprise.

Incontestablement, la crise est toujours bien là et l’activité poursuit son recul

Ainsi, du côté du logement neuf, en glissement annuel sur cinq mois à fin mai 2015 (janvier à mai 2015 / janvier à mai 2014), le nombre de logements autorisés recule de 8,2 % et celui des logements commencés de 6,1 %. Certes, ces baisses sont moins fortes qu’en 2014 (respectivement -10,7% et -10%), mais elles conduisent à faire passer le niveau des mises en chantier en rythme annuel à 333 360 logements contre près de 356 000 en 2014.

Du côté du non-résidentiel neuf, pas plus de quoi se réjouir avec une tendance globale qui ressort elle-aussi en nette baisse. De fait, hors hôtellerie et locaux agricoles, les glissements annuels sur cinq mois à fin mai 2015 s’établissent respectivement à -13,2 % et -10,5 % pour les surfaces de plancher autorisées et commencées. Tous les segments concourent à cette chute, et particulièrement la commande publique.
Le marché de l’amélioration-entretien reste dans une tendance baissière.
Conséquence de ce recul d’activité qui devient durable, l’emploi dans le secteur affiche, au 1er trimestre 2015, le plus mauvais score enregistré depuis l’entrée de la Grande récession de 2008 avec 51500 postes de travail en moins qu’au 1er trimestre 2014, y compris intérim en équivalent-emplois à temps plein, soit -4,3%. Ces pertes d’emploi sont également à mettre en parallèle avec les défaillances d’entreprises qui ont progressé de 10% sur le même période et touché plus particulièrement les petites structures de 1 à 3 personnes. « Cette tendance très marquée est symptomatique de l’état actuel de nos entreprises en terme de trésorerie. Agir sur l’emploi est l’ultime variable d’ajustement que l’entreprise prend car nous sommes une activité de main d’œuvre, et c’est là notre valeur ajoutée », analyse Jacques Chanut qui souligne qu’il faut voir dans cette situation le non redémarrage du secteur de l’amélioration-entretien, qui représente 55% du CA des entreprises ; secteur qui aurait dû booster l’ensemble de l’activité au regard des mesures d’accompagnement mises en place, mais qui reste en-deçà des espérances.  Période d’attentisme des particuliers qui peut s’expliquer par le décalage entre l’annonce faite de l’aide gouvernementale et la sortie du décret.

Mettre fin à l’hypocrisie générale

Le président pointe aussi le travail low cost et les prix anormalement bas, en lien avec la fraude au détachement qui mettent à mal la rentabilité des entreprises. Et de faussement s’interroger : « le nombre de détachements augmente et le nombre de salariés baisse…. ». Ce sujet conditionne, selon lui, le retour à l’emploi dans les entreprises. « il faut mettre fin à l’hypocrisie. Hypocrisie des entreprises à qui on propose des intérimaires à 10 euros de l’heure alors que c’est plutôt 30 euros ; des maîtres d’ouvrage qui traitent des chantiers 30% moins cher, des architectes qui râlent d’un retard le vendredi soir et s’étonnent du retard rattrapé le lundi matin à l’aube ; et des forces de contrôle », s’indigne jacques Chanut qui demande des contrôles sur les dépassements d’horaires, constatant que les fiches de détachement étaient de plus en plus faites.

S’il salue les mesures prises par le gouvernement pour lutter contre la fraude aux travailleurs détachés, il réclame  une nouvelle fois le recours aux douanes, « afin de contrôler les chantiers le soir et le week-end, au premier chef chez les particuliers. Le Sénat vient d’associer les douanes au signalement des fraudes au détachement. C’est un premier pas positif mais encore insuffisant. Il faut le renforcer en permettant aux douanes de verbaliser quand la fraude au détachement est constatée. Il y a urgence car nous savons que la destruction d’emplois se poursuivra tant que des entreprises et leurs clients pourront continuer, sous couvert de prix bas, à user du dumping social et fiscal en toute impunité ».

La fin du tunnel ?

Si l’immédiateté est sombre pour le secteur, la fin 2015 laisse entrevoir une éclaircie à travers quelques signes favorables : dans le logement neuf, dynamisme du crédit immobilier hors renégociations relevé depuis le 4ème trimestre 2014, et des ventes des Cmistes et des promoteurs, avec une progression de l’ordre de 14 % en glissement annuel sur le premier trimestre. Même tendance dans le non-résidentiel neuf, où la hausse du crédit à l’investissement et le redressement des intentions d’investir des industriels devraient se traduire en activité pour le bâtiment courant 2016. Cependant, il demeure la question de l’évolution du marché de l’amélioration-entretien dont on ne voit rien venir.

Pour accélérer la délicate reprise, la FFB réitère son souhait qu’un nouvel effort soit engagé « en matière de différés pour le PTZ+ qui finance majoritairement des opérations de primo-accession dans l’individuel, soit le segment susceptible de repartir le plus vite, comme l’avait déjà démontré la sortie de la crise des années 1990 ». Autre demande : la mise en place rapide du financement de la rénovation énergétique des équipements publics par le Plan Juncker, annoncé il y a plus de six mois ; la FFB rappelant que « le redressement de l’investissement public local, notamment par ce truchement, est urgent ».

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