Bienfaits des espaces verts : la preuve par l’argent
Sous le titre « Les espaces verts urbains : lieu de santé publique, vecteurs d’activités économique », un rapport présenté le 24 mai comble un vide : « Faute de valeurs chiffrées à l’appui de notre argumentation scientifique, notre discours s’essouffle », analyse Catherine Muller, présidente de l’Union nationale des entreprises du paysage (Unep), commanditaire de l’étude confiée aux économistes d’Asterès.
Laurent Miguet
Dans un rayon d’1 km autour d’un point urbain, une variation de 10 % de la densité d’espaces verts entraîne une économie de 56 millions d’euros pour les dépenses liées à l’asthme, et de 38 millions d’euros pour l’hypertension. Ces chiffres choc, livrés le 24 mai par Nicolas Bouzou, directeur et fondateur d’Asterès, viennent à l’appui d’un plaidoyer pour un changement de culture : « L’évaluation économique des investissements commence tout juste, en France. Les espaces verts constituent un terrain vierge dans ce domaine. Nous en avons bien pour 10 ans », affirme l’économiste missionné à l’automne 2015 par l’Union nationale des entreprises du paysage (Unep) pour combler ce vide.
Vecteur d’emplois
Asterès s’y est employé à travers l’analyse de trois familles d’externalités positives : la santé, l’environnement et l’économie. Le scan des études scientifiques internationales déjà consacrées à ce sujet a précédé le traitement des données statistiques disponibles en France. Outre l’asthme et l’hypertension, l’obésité et le stress viennent conforter l’analyse sanitaire. La réduction des pics de chaleur urbain fait partie des sujets les mieux connus, au chapitre environnemental. Un début de prise de conscience s’y ajoute dans le domaine des eaux pluviales: « Les élus commencent à comprendre le rôle du végétal dans la filtration », se réjouit Nicolas Bouzou. Mais les chiffres les plus « colossaux », selon lui, concernent le travail : 100 000 euros investis génèrent 1,4 emploi direct et 1,5 emploi indirect.
Arguments de campagne
Forte de ces premiers enseignements, l’Unep engage une campagne autour de trois propositions phare résumées par sa présidente Catherine Muller : « Soutenir la création de l’association des élus en charge de espaces verts ; systématiser les compensations écologiques, à chaque préemption d’espace nu ; aligner la TVA appliquée aux travaux paysagers sur celle qui encadre l’achat et la revente des produits horticoles ». De son côté, Asterès annonce l’approfondissement des études scientifiques dans les 10 à 15 plus grandes agglomérations françaises, avec un focus sur leurs banlieues.
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