Des Berlinois imaginent une ville utopique dans le Lot
Composé d’artistes, d’architectes et d’urbanistes berlinois, le collectif raumlaborberlin est l’invité du 10e parcours d’art contemporain en vallée du Lot, organisé du 4 juillet au 29 septembre par la Maison des arts Georges Pompidou de Cajarc. En résidence depuis avril à Saint-Cirq-Lapopie, ils ont conçu un parcours itinérant qui donne à voir la structure d’une ville fictive à travers des installations, des expositions et des conférences.
Christiane Wanaverbecq (Bureau de Toulouse du Moniteur)
\ 13h07
Christiane Wanaverbecq (Bureau de Toulouse du Moniteur)
Pour son dixième anniversaire, la Maison des arts Georges-Pompidou à Cajarc, dans le Lot, propose en partenariat avec la Maison de l’architecture de Midi-Pyrénées une réflexion sur la ville à travers des plans, des maquettes et des constructions à échelle 1 installés tout au long d’un parcours d’une trentaine de kilomètres entre Cajarc et Saint-Cirq-Lapopie dans la vallée du Lot.
Territoire de désir
Conçue par le collectif berlinois Raumlaborberlin, actuellement en résidence aux Maisons Daura à Saint-Cirq-Lapopie, l’exposition itinérante, «Lotville», qui se déroule du 4 juillet au 20 septembre, est née d’une interrogation: « Nous avons conçu notre exposition à partir de la question suivante: et si la vallée du Lot devenait la cible des migrants du monde entier ? A partir de l’hypothèse que ce lieu pourrait devenir un territoire de désir, nous avons imaginé toutes les conséquences sur ce territoire rural, encore intact et plébiscité par les touristes. L’été, la population explose. Cela aussi pose question», explique l’architecte Benjamin Foerster-Baldenius.
Expression collective
Avec les neuf autres membres du collectif composé d’architectes, d’urbanistes, de paysagistes, il a répondu à l’invitation de Martine Michard, directrice de la Maison des arts Georges Pompidou: « Pour les dix ans du lieu, je voulais rendre compte d’une expression collective qui interroge le monde dans lequel nous vivons. Raumlaborberlin travaille essentiellement dans le monde urbain. Mais cela les a intéressés de venir dans un lieu habité depuis des millénaires et d’y expérimenter, repenser et renouveler la société», raconte-t-elle.
Arrivés en avril avec cinq enfants, qui ont été scolarisés sur place, les dix membres de Raumlaborberlin ont investi les lieux en commençant par créer un potager. En parallèle, ils ont rencontré les habitants: « Nous avons échangé des graines, troqué nos plantes, puis les avons interrogés sur leurs traditions», poursuit Benjamin Foerster-Baldenius.
Ville fictive
Après le jardin, Raumlaborberlin a construit une cabane en bois bientôt complètement recouverte de haricots pour se fondre dans le paysage. A suivi la construction d’une tour en bois, clin d’œil à la tour habitée par le poète André Breton qui avait trouvé refuge à Saint-Cirq-Lapopie.
Parmi les autres éléments, expression de la structure de la ville fictive «Lotville», figurent un projet de lotissement, le skywalk, le toboggan nautique et le ping-pong club. «Le ping-pong club est là pour montrer la nécessité de faire du sport. Quant au skywalk, c’est l’occasion de faire une promenade dans le ciel, propice à la réflexion», conclut l’architecte. Pour faire le lien entre le présent et le passé, Raumlaborberlin s’est inspiré des constructions métalliques qui servent à faire sécher le maïs. Elles serviront à créer le cheminement de la skywalk. «Nous avons conçu des tubulures en acier. On pourra monter sur plateforme à 2 mètres de hauteur et avoir ainsi le sentiment d’être dans le ciel», précise Martine Michard.
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