Gérard Penot, les convictions d’un Grand prix de l’urbanisme
Le 25 novembre, Sylvia Pinel, la ministre du Logement, de l’Egalité des territoires et de la Ruralité, a remis son prix au fondateur de l’Atelier Ruelle.
M-D.A
« L’urbanisme en action, c’est une opinion. » Au soir du 25 novembre, alors qu’il recevait son Grand prix de l’urbanisme des mains de Sylvia Pinel, la ministre du Logement, de l’Egalité des territoires et de la Ruralité, Gérard Penot a rappelé avec force et conviction son engagement. Le fondateur de l’Atelier Ruelle avait été désigné, en mai dernier, lauréat pour l’année 2015 de cette récompense qui depuis 1989 vise à saluer une vision de la fabrique urbaine. Venu le moment de la cérémonie officielle, l’urbaniste a estimé que, bien plus qu’une récompense, il s’agissait surtout là d’une « forte responsabilité (…) dans les moments que nous vivons. »
Quelques instants plus tôt, Sylvia Pinel avait insisté, douze jours après les attaques terroristes de Paris et Saint-Denis, sur l’importance du rôle de l’urbanisme dans la construction de villes plus solidaires. La ministre avait salué les positions défendues en ce sens par Gérard Penot, en particulier dans les espaces publics qu’il conçoit. « Je veux soutenir avec force votre proposition, avait-elle affirmé. Celle de redonner à l’espace commun sa vocation première : promouvoir la fraternité, que l’on appelle plus simplement et plus communément le vivre-ensemble ». Et Sylvia Pinel de poursuivre « : «La période difficile que nous traversons doit nous enjoindre à repenser nos rapports à l’espace public et à les redessiner pour favoriser la cohésion et la vie du quotidien. Ce sont ces liens que vous vous attachez à tisser patiemment, pour faire société commune, pour ‘faire nation’ ».
A son tour, Gérard Penot a évoqué les attentats du 13 novembre en rappelant que les terroristes « ont attaqué l’espace public, réel, celui dans lequel les êtres vivants bougent, s’assemblent et exercent leurs libertés. Car c’est aussi cela qui, avec une conscience calculée, leur est inacceptable. Que nous puissions déplacer nos corps, par plaisir de vivre ensemble nos émotions, par plaisir de danser et d’écouter les vibrations de la musique. Le plaisir d’user de nos inclinations, de nous mouvoir et de nous voir, cela leur est inadmissible. Et c’est dans ces espaces publics que se forge notre identité. Il n’est nul besoin contrairement à ceux qui s’en inquiètent d’aller à la recherche éperdue de notre identité. »
Pour conclure ce discours qui ne pouvait laisser quiconque indifférent, Gérard Penot a revendiqué une dernière prise de position : « permettez-moi une opinion rock ». Et le lauréat de citer une chanson interprétée – notamment – par les Rolling Stones : « Everybody needs somebody to love ! ». Nous avons tous besoin de quelqu’un à aimer.
La remise du Grand prix de l’urbanisme est chaque année l’occasion de la publication d’une monographie du lauréat. L’ouvrage « La ville au corps à corps – Gérard Penot, Atelier Ruelle », publié sous la direction d’Ariella Masboungi, est disponible aux Editions Parenthèses. Prix : 16 €
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