Hervé Lançon, P-DG d’ID Verde: « Nous voici numéro un européen du paysage »

A la tête du leader français des espaces verts depuis 2008, Hervé Lançon fête le premier anniversaire de la nouvelle entité juridique créée au début 2014. Détachée d’ISS, ID Verde a stabilisé son activité dans un marché en récession et réalisé deux acquisitions en début d’année, dont le leader britannique du secteur.

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Hervé Lançon, P-DG d’ID Verde: « Nous voici numéro un européen du paysage »
Herv? Lan?on

Que retenez-vous du premier exercice d’idverde ?

Hervé Lançon : A périmètre constant, l’entreprise stabilise son effectif et son chiffre d’affaires, soit 3 000 salariés pour 280 millions d’euros. Le maintien du business quotidien constituait notre premier objectif : nous l’avons atteint et reconstitué une société autonome, avec sa comptabilité, son informatique et tous les organes qui lui permettent de fonctionner. Adossé désormais à un actionnaire stable auquel se sont joints une trentaine de cadres, ID Verde dispose des moyens pour se concentrer sur son métier.

Derrière la stabilité globale, observez-vous une croissance ou une décroissance de certaines activités ?

H.L. : Conséquence logique et attendue du cycle électoral, les marchés publics, qui représentent 60 % de notre chiffre d’affaires, enregistrent une chute significative, compensée par la progression de l’activité d’entretien dans la clientèle des grands comptes. La baisse la plus forte concerne les terrains de sport.

Au-delà de la pérennité de l’activité qui constituait votre premier objectif, quelles autres évolutions caractérisent ce premier exercice ?

H.L. : Deux acquisitions ont concrétisé l’ambition de croissance externe : Bouyrie de Bie en Aquitaine, forte de 85 salariés pour 10 millions d’euros de chiffre d’affaires, et The Landscape Group, leader britannique de notre métier avec 70 millions d’euros de chiffre d’affaires pour 1 200 salariés. La mise en œuvre du troisième objectif, celui de la modernisation technique, avance à grand pas : le nouveau système informatique ID Mobile enregistre les données de chaque personne et de chaque chantier sur appareil portable, jusqu’à la moindre tondeuse à gazon. Ce système communautaire et ouvert, à l’échelle des deux pays et des 45 agences en France, renforce la qualité de nos offres, améliore la maîtrise de nos coûts et l’attractivité de l’entreprise auprès des meilleurs talents de la profession.

L’acquisition de The Landscape Group vous positionne-t-elle comme le leader britannique et européen du secteur ?

H.L. : Cette entreprise occupe en effet la première place sur son marché national. Avant de l’acquérir, ID Verde détenait déjà la place de numéro 1 en Europe. Maintenant que nous nous déployons sur deux pays, nous pouvons revendiquer la place de numéro 1 européen ! Et nous abordons avec plaisir un pays plus mature que le nôtre pour dégager les moyens nécessaires à l’entretien, dans le cadre de marchés souvent conclus pour des périodes de 10 ans.

Quels récents chantiers reflètent-ils la diversité de vos savoir-faire ?

H.L. : En région parisienne, je citerais la fondation Louis Vuitton, le Camp des Loges, le Parc des Princes... En province, la place de l’hôtel de ville de Belfort, la rue centrale de Quiberon ou le remplacement des platanes du Canal du Midi, pour VNF. La reconstitution de la grotte de Chauvet, en Ardèche, fait partie des prestations les plus originales. Le chantier Waves, à Metz, incarne une nouvelle génération de centres commerciaux à forte qualité architecturale et paysagère, en entrée de ville.

Allez-vous fêter le premier anniversaire d’idverde?

H.L. : Nous mettons en place une campagne d’image à l’occasion du premier anniversaire d’ID Verde. Nous avons choisi de relayer des messages qui parlent à l’ensemble de la profession plutôt que de diffuser un message autocentré.

Quels messages ?

H.L. : « La nature fait grandir la ville » : cette formule résume l’idée de l’espace vert comme sujet citadin, à Paris et en Province ; elle témoigne de l’élan associé à ce métier d’avenir. Regardez le Grand Paris : des toits au sol, on n’y voit que du vert. Lisez les appels d’offres : la part des projets d’espaces verts ne cesse de se renforcer.

Votre pratique de la sous-traitance échappe-t-elle aux comportements hégémoniques que les PME dénoncent souvent chez les majors du BTP ?

H.L. : Nous ne sommes pas le « major » du paysage ! Même avec une taille dix fois plus importante que celle de notre premier concurrent, nous restons une PME. Je considère la sous-traitance comme une saine nécessité, surtout pour les prestations qui dépassent nos compétences, et dans une moindre mesure comme régulateur d’activités. Dans ce dernier domaine, l’effet réseau fonctionne d’autant mieux, entre nos 45 agences, qu’ID Verde constitue une seule entité juridique. Le système de vases communicants qui en résulte constitue un atout fantastique, face aux cycles économiques propres à chaque région, et que nous ne pouvons pas maîtriser. Le pilotage du chantier Waves de Metz, par notre agence de Montbéliard, en a fourni une parfaite illustration dans le grand Est.

En dehors de l’entreprise, comment manifestez-vous votre engagement au service de la profession ?

H.L. : Au sein de l’Unep dont nous sommes le premier cotisant et qui représente l’ensemble de la profession, personne ne doit se sentir exclu, qu’il s’agisse d’une entreprise unipersonnelle ou d’une entité de 4 000 salariés. Plusieurs cadres ID Verde s’impliquent dans les instances régionales de l’Unep, notre directeur régional Nord siège au bureau national, et je préside la commission spécialisée dans les sols sportifs. Dans cette instance, la rédaction de règles professionnelles s’inscrit dans un cycle long, avec la volonté d’aboutir à un langage commun, pour homogénéiser les critères d’évaluation de la qualité.

Le sport vous tient visiblement à cœur…

H.L. : En effet, l’association Fedairsport m’a récemment réélu à sa présidence. C’est le seul endroit où se retrouvent l’ensemble des acteurs des équipements sportifs, qu’il s’agisse des programmistes, des maîtres d’œuvre, des constructeurs, des gestionnaires ou des utilisateurs, tous réunis par la volonté d’améliorer la qualité des ouvrages français. Dans ce domaine, toutes les bonnes idées sont bienvenues.

A propos des terrains sportifs comme dans l’ensemble de vos spécialités, vous paraissez plutôt optimiste…

H.L. : Comme boire ou manger, les espaces verts s’imposent parmi les besoins primaires, de plus en plus identifiés comme tels dans nos pays riches. Après avoir coulé beaucoup de béton dans mes précédentes fonctions au sein du groupe Bouygues Construction, j’ai eu le sentiment de rentrer dans un métier à ondes positives, lorsque je me suis initié au travail de la matière vivante… Dans la construction, tout s’arrête au moment de la livraison, c’est-à-dire quand tout commence pour les espaces verts. Nos contributions aux projets de rénovation urbaine m’ont révélé le rôle de ces derniers dans l’établissement de relations sociales apaisées, fondées sur le respect.

Ces valeurs se reflètent-elles dans le management de l’entreprise ?

H.L. : Au-delà de la politesse au quotidien dans l’entreprise comme dans ses relations avec les clients, notre grande fierté concerne la réduction des accidents du travail : depuis 2008, leur nombre a diminué d’un facteur deux. Cela représente 200 accidents en moins, et le taux le plus bas de la profession. Dans l’exécution des missions, un reporting clair et honnête favorise des résultats qui correspondent aux attentes des clients. Enfin, pour l’environnement, au-delà du respect des engagements, notre attention porte sur l’état d’esprit, et sur le partage des valeurs : le bilan carbone que nous associons à nos offres et à leurs variantes en témoigne. Nous ne jouons pas avec les règles, nous essayons de leur donner du sens.

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