Le plan d'investissement d'ADP soutenu par les collectivités

Plusieurs collectivités et institutions locales ont apporté leur soutien au plan d'investissement de 3,1 milliards d'euros sur cinq ans présenté par Aéroports de Paris, qui s'apprête à défendre son projet face à des compagnies aériennes opposées à toute hausse de tarif.

Partager
Le plan d'investissement d'ADP soutenu par les collectivités
Vue générale de l'aile Sud du Hall M du Terminal 2 E à Paris-Charles de Gaulle.

A quelques semaines des arbitrages sur le contrat de régulation économique, qui fixera son cadre budgétaire jusqu'en 2020, Aéroports de Paris revendique le soutien "d'une vingtaine" de collectivités et institutions locales, alors que les compagnies aériennes réclament une baisse de leurs redevances. "Nous avons reçu une vingtaine de courriers de collectivités et de chambres de commerce qui prennent position en faveur de notre proposition", a indiqué à l'AFP le gestionnaire des aéroports de Roissy et d'Orly.

Le soutien des élus locaux porte essentiellement sur le plan d'investissement dévoilé en décembre, d'un montant de 3,1 milliards d'euros pour la période 2016-2020, contre 2 milliards prévus de 2011 à 2015. Ce programme comprend une série de travaux d'envergure, comme la rénovation des terminaux 2B et 2D de Paris-Charles de Gaule, la création d'un bâtiment de près de 35 000 m2² entre ces deux terminaux et celle d'un bâtiment de jonction de 80 000 m² entre les terminaux Sud et Ouest à Orly, ou encore la réhabilitation des pistes et des aires aéronautiques des deux aéroports.

Des retombées positives sur le tissu économique et l'emploi local

"Il faut saluer l'ambition et l'effort d'investissement que souhaite mener ADP", a confirmé à l'AFP le cabinet du président du conseil général de Seine-Saint-Denis, qui attend "des retombées positives sur le tissu économique et l'emploi local" autour du pôle de Roissy. Même enthousiasme en Seine-et-Marne voisine, département reconquis par la droite aux élections de mars, où "la nouvelle équipe continue de soutenir ce projet", selon un porte-parole.

Du côté de l'aéroport d'Orly, les autorités du Val-de-Marne se montrent "plutôt favorables" au développement du trafic, à condition de "ne pas déborder des autorisations de décollage et d'atterrissage" actuelles, pour ne pas aggraver l'exposition au bruit des riverains.

Ces appuis seront utiles à ADP pour défendre sa proposition sur le volet le plus polémique du CRE: les redevances aéroportuaires, qui représentent plus de 40% de son chiffre d'affaires, soit 1,14 milliard d'euros l'an dernier. L'entreprise souhaite leur appliquer une hausse moyenne de 1,75% par an (hors inflation et part variable) à partir de 2016, contre 1,37% par an depuis 2011.


"L'aéroport détruit de la compétitivité"


Les compagnies aériennes y sont résolument opposées. En mars, la Fédération nationale de l'aviation marchande a même réclamé une baisse des redevances de 2,5% par an jusqu'en 2020, remarquant au passage que le bénéfice d'ADP avait augmenté "de façon remarquable" en 2014 (402 millions d'euros, soit +33%), malgré une grève de deux semaines en septembre chez son premier client, Air France.

Pour la première compagnie française, qui verse environ 500 millions d'euros par an à ADP, la proposition actuelle "représente 150 millions d'euros de charges supplémentaires sur cinq ans", calcule Marc Verspyck, directeur financier d'Air France. "Les redevances ont augmenté très fortement ces dernières années à Paris, plus que l'inflation et plus que la plupart des autres plateformes européennes", ajoute-t-il, estimant que "cela met en cause la compétitivité de notre activité à Orly et à Roissy".

"L'aéroport détruit de la compétitivité et de l'attractivité", renchérit François Bacchetta, directeur de la filiale française d'Easyjet, deuxième client d'ADP en termes de trafic. Faute d'une rentabilité suffisante, la compagnie britannique à bas coût aurait renoncé à trente lignes au départ de Roissy et à des rotations supplémentaires sur certaines lignes existantes, alors qu'une "baisse de 7% des redevances se traduirait par 3 millions de passagers en plus" pour le hub parisien, affirme-t-il.

Ultimes négociations

Pour les compagnies, la solution passerait par une réintégration des activités commerciales d'ADP dans le périmètre du contrat de régulation économique, comme avant 2011. L'an dernier, les revenus des boutiques, restaurants et autres publicités se sont établis à 400 millions d'euros. "Ce sont nos passagers qui font les revenus des boutiques", plaide M. Bacchetta. Du côté d'Air France, Marc Verspyck remarque que "les dépenses d'exploitation d'ADP pourraient être un peu plus serrées" et qu'il "conviendrait d'en faire supporter davantage" par les revenus commerciaux.

Le gestionnaire des aéroports parisiens voit "dans les réactions de (ses) clients des éléments de préoccupations qui peuvent (l')amener à revoir" sa proposition, tout en rappelant avoir "déjà bougé des curseurs" avant de la soumettre à consultation publique en janvier.

Chaque partie fera valoir ses arguments à partir de mai devant la commission consultative aéronautique (CoCoAéro), avant d'ultimes négociations avec le ministère des Transports, en vue d'une signature du contrat de régulation au début de l'été.

Mon actualité personnalisable

Suivez vos informations clés avec votre newsletter et votre fil d'actualité personnalisable.
Choisissez vos thèmes favoris parmi ceux de cet article :

Tous les thèmes de cet article sont déjà sélectionnés.

  • Vos thèmes favoris ont bien été mis à jour.

Sujets associés

NEWSLETTER L'édition du soir

Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.

Votre demande d’inscription a bien été prise en compte.

Votre email est traité par notre titre de presse qui selon le titre appartient, à une des sociétés suivantes...

Votre email est traité par notre titre de presse qui selon le titre appartient, à une des sociétés suivantes du : Groupe Moniteur Nanterre B 403 080 823, IPD Nanterre 490 727 633, Groupe Industrie Service Info (GISI) Nanterre 442 233 417. Cette société ou toutes sociétés du Groupe Infopro Digital pourront l'utiliser afin de vous proposer pour leur compte ou celui de leurs clients, des produits et/ou services utiles à vos activités professionnelles. Pour exercer vos droits, vous y opposer ou pour en savoir plus : Charte des données personnelles.

LES ÉVÉNEMENTS LE MONITEUR

Tous les événements

Les formations LE MONITEUR

Toutes les formations

LES EDITIONS LE MONITEUR

Tous les livres Tous les magazines

Les services de LE MONITEUR

La solution en ligne pour bien construire !

KHEOX

Le service d'information réglementaire et technique en ligne par Afnor et Le Moniteur

JE M'ABONNE EN LIGNE

+ 2 500 textes officiels

Tout voir
Proposé par

Trouvez des fournisseurs du BTP !

Table de préparation de commande

NORMEQUIP

+ 240.000 produits

Tout voir
Proposé par

Détectez vos opportunités d’affaires

59 - Trith St Leger

Travaux de remplacement du sol sportif de la salle Gilbert Huguet

+ de 10.000 avis par jour

Tout voir
Proposé par

ARTICLES LES PLUS LUS

Ajouter Le Moniteur à l'écran d'accueil