Les Franco-Japonais Moreau-Kusunoki décrochent le Guggenheim Helsinki
L’agence Moreau-Kusunoki, seule équipe française parmi les six finalistes du «concours aux 1715 propositions», remporte la compétition internationale pour le musée Guggenheim à Helsinki, en Finlande, avec un projet qualifié d'«élégant, sensible et clair».
Kukkokiekuu ! (*) Le projet «Art in City» des architectes parisiens Nicolas Moreau et Hiroko Kusunoki est le vainqueur du concours pour le Guggenheim finlandais. La proposition de cette jeune agence fondée en 2011 consiste en un ensemble de pavillons indépendants et de places organisés autour d’une rue intérieure. Les éléments du programme sont répartis dans neuf volumes bas et dans une tour «phare», coiffée d’un restaurant panoramique.
Selon le couple franco-japonais, «nous sommes tellement dans un monde digital, qui est totalement immatériel, que le but de l’architecture est peut-être de revenir à des éléments plus concrets.» Les bâtiments, dont la silhouette redessine le front de mer dans la partie sud du port, sont bardés de bois brûlé d’origine locale. Ils sont connectés à la ville par une promenade urbaine et au parc de l’Observatoire par une passerelle piétonne. Les parois vitrées du rez-de-chaussée laissent transparaître les activités intérieures du musée et permettent aux visiteurs d’être en contact visuel permanent avec la ville. Dans les étages, les salles d’exposition sont baignées de lumière zénithale pénétrant par des sheds. «L’agence Moreau-Kusunoki a atteint les objectifs du concours avec élégance, sensibilité et clarté», a déclaré Richard Armstrong, directeur du Solomon R. Guggenheim Museum, lors de l’annonce du résultat du concours, le 23 juin.
4 millions de visites
Lancée il y a un an, en juin 2014, la compétition internationale avait reçu 1715 candidatures originaires de 77 pays. «Il était impossible pour nous de ne pas participer à ce concours, car c’était l’occasion de défier notre architecture», ont confié les architectes Nicolas Moreau et Hiroko Kusunoki (voir vidéo ci-dessous).
Non contents d’avoir pulvérisé tous les records de participation, les organisateurs avaient particulièrement innové en termes de communication: tous les projets avaient été publiés quasi immédiatement sur le site Internet dédié au concours, une plate-forme aujourd’hui fière de presque 4 millions de visites.
Par la suite, cette démarche a généré nombre d’échanges, de lectures, d’exposition; celle qui s’est tenue au Kunsthalle Helsinki pendant près d’un mois en avril et mai derniers a accueilli plus de 6000 visiteurs. Parmi eux, plus de 1800 ont fait part de leurs préférences parmi les projets finalistes et le «chouchou» était déjà le projet franco-japonais.
100 000 euros
Pour l’heure, un seul chiffre précis: 100 000 euros, c’est la somme que recevra l’agence d’architecture lauréate; les cinq autres finalistes obtiendront, quant à eux, 55 000 euros chacun. Quant au coût total de l'opération, il s'élève à 130 millions d'euros. Selon les propos d’Ari Lahti, le responsable de la Guggenheim Helsinki Supporting Foundation, seul un tiers des 30 millions de dollars de fonds privés nécessaires au financement de la «suggested licensing fee», qui autorise l’utilisation du nom Guggenheim (accès aux collections, expertise scientifique, publications, etc.) a été collecté. S’appuyant sur la qualité architecturale du projet de l’agence Moreau-Kusunoki, le même Ari Lahti n’a aucun doute quant à la possibilité de réunir tous les fonds nécessaires en temps utile.
Le proverbe finlandais ne dit-il pas: «Prenez un homme par sa parole et un taureau par les cornes» ?
(*) Cocorico en finnois.
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