Les raisons de l’annulation du Salon national de l’immobilier de Paris
Les projets bloqués, les permis de construire difficiles à obtenir, le peu de difficulté à écouler le stock de logements, les ménages accédant absents du marché, et donc un nombre de visiteurs attendu en baisse. Autant d'élements qui ont eu raison de l’édition 2015 du Salon national de l’immobilier de Paris.
Barbara Kiraly
« La promotion immobilière n’est pas au rendez-vous, l’embellie annoncée par la FPI n’est pas suffisante », explique Olivia Milan, directrice des salons immobiliers de la société Comexposium qui organise le Salon national de l'immobilier de Paris. Et d'ajouter : « un marché sain se compose d'un tiers d'investisseurs, et de deux tiers d'accédants, or les ménages accédants ne sont pas au rendez-vous. »
Initialement prévu du 9 au 12 avril à la Porte de Versailles de Paris, le salon avait été reporté et déplacé, du 18 au 20 septembre au Palais des Congrès de la capitale. Tous ces changements n’auront pas suffi à convaincre suffisamment d’entreprises de venir exposer. Le couperet est tombé, le salon national de l’immobilier de Paris a été annulé vendredi 22 mai 2015. « A ce jour, nous avions une cinquantaine d'exposants ayant confirmé leur présence, c'était insuffisant, le salon a un intérêt s'il présente une offre large et représentative du marché. » C'était également trop loin des 250 exposants annoncés par la société pour l'édition 2014.
Plus de logements à vendre lors du salon
« Trop de promoteurs rencontrent des difficultés à obtenir des permis de construire ou doivent faire face à des recours, signale Olivia Milan. Un client fidèle me racontait avoir deux permis bloqués et craignait de n’avoir aucun logement neuf à vendre lors du salon. » Difficile dans ces conditions, de se payer un stand. Notons tout de même que le problème des recours et des permis de construire difficile à obtenir avait déjà été relayé par François Payelle, président de la fédération des promoteurs immobiliers (FPI) lors de l’annonce des résultats du 1er trimestre 2015 le 21 mai 2015. La FPI a d’ailleurs annoncé vouloir lancer une enquête interne sur le sujet des recours.
En parallèle des difficultés à obtenir les permis de construire, les promoteurs immobiliers disposent de peu de stock (89 437 logements en vente au 1er trimestre 2015 selon la FPI). Le retour des particuliers investisseurs sur le marché devrait suffir à écouler les logements à vendre. Dans ces conditions, nul besoin d'exposer pour commercialiser ses programmes. Ce phénomène inquiète l'organisatrice : « un autre client m’avouait n’avoir plus qu’une quinzaine de logements à écouler d'ici la fin de l'année 2015. On risque d’avoir un problème de stock si la machine à construire ne se relance pas rapidement. »
Enfin, les annonces de Michel Sapin, ministre des Finances, sur d’éventuelles coupes budgétaires sur la politique du logement ont un impact sur la clientèle du salon, « et notamment sur les ménages accédant qui représentent la moitié des visiteurs », estime la professionnelle. Dans ce contexte, ces particuliers frileux auraient pu bouder l'edition 2015 salon et plomber la nombre de visiteurs moyen enregistré en 2014 (25 000). Sur le sujet de l'APL Accesion, rappelons que les professionnels sont vent debout contre sa suppression. Selon leurs estimations, sa disparition en 2016 mettrait en péril le projet d’achat de 30 000 ménages et plomberait la reprise espérée par la FPI.
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