Pour Eiffage, "le marché du BTP a arrêté de baisser en France"

Le groupe Eiffage a réalisé de bons résultats pour le premier semestre 2015. Une rentabilité tirée surtout par l'activité concessions. Signe positif : le major français observe qu'en France, si la situation est toujours difficile, le marché a arrêté de diminuer.

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Pour Eiffage,
Pierre Berger est le P-DG d'Eiffage.

"Le marché français a arrêté de baisser dans nos métiers." C'est Pierre Berger, P-DG du groupe Eiffage, qui l'a affirmé, lors de la conférence de presse de présentation des résultats semestriels de la société, le jeudi 27 août, à Paris. "Nous avons ressenti, au premier semestre, un frémissement des prises de commandes, le logement est un peu reparti grâce au dispositif Pinel, explique le dirigeant. Mais nous verrons ce que cela donne sur une année pleine, fin 2015."

Mais ce frémissement français n'est pas la principale raison pour laquelle le groupe a pu présenter de bons résultats semestriels : 6,6 milliards d'euros de chiffre d'affaires (+1,4%), 596 millions d'euros de résultat opérationnel courant (+3,8%), 79 millions d'euros de résultat net part du groupe (+14,5%), 9% de marge opérationnelle... Et une diminution de 401 millions d'euros de son endettement net, d'un total de 12,2 milliards d'euros. "Tous les voyants sont au vert", résume Pierre Berger. Et le major devrait réaliser, en 2015, la meilleure performance de son histoire en termes de résultat net et de résultat opérationnel.

91% du résultat opérationnel issu des concessions

L'activité concession a, comme toujours, dégagé un taux de marge opérationnelle confortable de 46,9%, à 544 millions d'euros - un montant qui représente à lui seul 91% de la marge opérationnelle du groupe.

Côté travaux, alors que le chiffre d'affaires et les résultats opérationnels des activités construction et infrastructures souffrent (-6,8% de CA et -10,8% de résultat opérationnel pour la Construction, -3,4% de CA et -38,7% de résultat opérationnel pour les Infrastructures), la branche est sauvée par Eiffage Energie. La filiale tire en effet son épingle du jeu, avec une augmentation de 15,4% de son CA et de 22% de son résultat opérationnel, à 50 millions d'euros au premier semestre 2015. "Nous avons adapté nos structures là où il y avait des problèmes et amélioré la productivité, explique Frédéric Carmillet, dirigeant d'Eiffage énergie. Nous avons également tiré parti des nouvelles technologies en utilisant les tablettes sur chantier, ce qui fait gagner du temps à tout le monde." Eiffage énergie a fait en outre basculer de nombreux salariés, en les formant, depuis des segments moins porteurs (marchés "classiques" d'éclairages publics, qui pâtissent du manque de budget des collectivités locales) à des marchés porteurs, notamment celui de la fibre optique, en fort développement sur le territoire.

Tripler le chiffre d'affaires en Afrique dans les années à venir

Eiffage, depuis 2011, est également entré dans une stratégie d'export. En deux ans (2013-2015), le chiffre d'affaires qu'il a réalisé à l'étranger a augmenté de 22%. "Nous avons réalisé des opérations de croissance externe en Colombie et au Canada, et misons beaucoup sur les nombreux pays d'Afrique où nous intervenons et où nous réalisons des taux de marge supérieurs à ceux que nous réalisons en France", explique Pierre Berger. Le continent africain ramène à Eiffage d'importantes opérations en production d'électricité (thermique et photovoltaïque) et en transport d'énergie. "Des marchés de 50, 100, 200 millions d'euros, précise le P-DG. Il y a de quoi doubler ou tripler le chiffre d'affaires que nous réalisons en Afrique dans les années à venir."

En Europe, Eiffage profite également du rebond en Espagne ou en Angleterre. "Les marges remontent en Europe, sauf en France", regrette toutefois Pierre Berger.

Construction métallique : trois sites fermés en France

Un point sombre est celui de la situation de la construction métallique (intégrée à la branche Infrastructures), en perte, et à l'origine de la chute de 38,7% du résultat opérationnel de l'activité infrastructures (-43 millions d'euros). "Cette contre-performance est due à deux facteurs, selon moi : l'arrêt brutal des commandes dans l'activité 'oil and gas' du fait de la diminution du prix du baril de pétrole ; et la concurrence de pays à bas coût au Sud et à l'Est de l'Europe, qui produisent des structures métalliques chez eux, les acheminent vers la France et les y installent", explique Pierre Berger.

Conséquence : Eiffage est en train de fermer trois sites français, sur la dizaine qu'il détient sur le territoire. "Mais nous investissons plusieurs millions d'euros pour moderniser ceux qui restent, les automatiser, les informatiser", précise Pierre Berger. Deux cents cinquante salariés se sont vu proposer des reclassements au sein du groupe. "Je pense que l'activité construction métallique se portera mieux en 2016 : nous devrions bientôt aboutir à de grands succès à l'export dans ce domaine qui entraîneront du travail sur nos sites français", a ajouté le P-DG. Et, au-delà de l'activité métal, "les années qui viennent vont être pour nous des phases de développement, notamment en croissance externe stratégique à l'export".

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