Une SEM corrézienne pour restaurer le centre ancien de Cahors
Le 8 février, la Ville de Cahors et la SEM Territoires ont signé un traité de concession publique d'aménagement d'une durée de dix ans pour recycler le bâti indigne et vacant à l'intérieur du secteur sauvegardé. L'objectif est de remettre sur le marché 140 logements.
CHRISTIANE WANAVERBECQ
Engagée depuis 2008 dans la revitalisation de son centre ancien, la ville de Cahors (Lot) a franchi une nouvelle étape en confiant à la société d’économie mixte (SEM) corrézienne Territoires la mission de recycler le bâti indigne et vacant à l’intérieur du périmètre de 30 hectares du secteur sauvegardé.
Ce lundi 8 février, le maire et président de l’agglomération du Grand Cahors Jean-Marc Vayssouze-Faure et le président de la SEM Philippe Clement ont signé le traité de concession publique d’aménagement qui donne le coup d’envoi à l’opération. Elle concerne la totalité du secteur sauvegardé afin d’offrir la possibilité d’intervenir sur le diffus au gré des opportunités. Trois secteurs prioritaires ont toutefois été identifiés: le secteur «Château du Roi», l’îlot Chicot Mendes, le secteur Blanqui-Bouscarrat.
Loi Malraux
En conformité avec le nouveau plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV) du secteur sauvegardé (30 ha) qui associe restauration du patrimoine bâti et efficacité énergétique, le concessionnaire a pour mission d’acheter le foncier, de démonter tout ce qui est parasitaire, de travailler sur un projet de réhabilitation et ensuite de le revendre à un investisseur ou un bailleur social. «Nous allons assurer la maîtrise d’ouvrage des travaux et équipements concourant à l’opération, ainsi que la réalisation des études et autres missions nécessaires à la remise sur le marché des biens acquis, le cas échéant, par voie d’expropriation ou de préemption. Notre mission consiste aussi à mobiliser les investisseurs intéressés par la défiscalisation de la loi Malraux. La collectivité nous a en effet demandé de développer ce levier», détaille Nicolas Freida, directeur général délégué de la SEM Territoires.
Requalification lourde
L’objectif de la collectivité est de faire revenir de la population en centre-ville. Il bénéficie de nombreux atouts en termes de mixité de fonctions, de compacité, de commerces et de mobilité. Une requalification lourde était cependant nécessaire pour répondre aux exigences actuelles de confort.
Pour Jean-Marc Vayssouze-Faure, maire de Cahors et président du Grand Cahors, le traité de concession est ainsi «une étape importante dans le cadre de la stratégie de reconquête du cœur de l’agglomération. Nous avons utilisé tous les leviers possibles. Pour aller plus loin, il était nécessaire d’avoir un bras armé». «La concession publique d’aménagement sur un secteur sauvegardé est une première dans notre région. La Caisse des dépôts et de consignations a d’ailleurs salué notre politique de reconquête nous désignant ville démonstrateur», a-t-il ajouté. La CDC interviendra ainsi en soutien de la SEM Territoires sous forme de prêts ou d’activités de cours terme.
30 millions d’euros de travaux
De son côté, la commune va engager 300 000 euros par an pendant dix ans pour un montant global d’opération de 8 millions d’euros. «Son engagement participe à l’ingénierie et au recyclage immobilier qui va permettre de remettre 140 logements insalubres, indignes ou vacants sur le marché. Si le budget de recyclage est de l’ordre de 8 millions d’euros, l’impact sur l’activité bâtiment peut être estimé à 14 millions d’euros sur les dix ans», estime Michel Simon, vice-président au Grand Cahors.
En comptant l’Opération d’amélioration de l’habitat (Opah) démarrée en 2015 pour traiter sur cinq ans 500 logements, la requalification des espaces publics et la dynamisation du commerce de centre-ville, la reconquête du centre ancien pourrait générer 30 millions d’euros de travaux.
La SEM Territoires veut sortir de la CorrèzeCréée en 1963, Territoires est une Société d’économie mixte d’aménagement et d’équipement détenue par la Ville de Brive-la-Gaillarde (15%), l’agglomération du Bassin de Brive (35,7%), la CDC (21,5%), autres privés (12,1%), le conseil départemental de la Corrèze (7,5%), la région (7,5%). Terrasson-Lavilledieu (Dordogne), Tulle, Ussel, Neuvic et la communauté de communes Causses et vallée de la Dordogne se partagent les 0,287 % restants.
Avec une équipe opérationnelle de 14 personnes, Territoires est structurée autour de 4 métiers: l’aménagement, la construction-promotion, le conseil en développement et les services immobiliers.
La SEM a signé son premier contrat de Concession Publique d’Aménagement en 2001 avec la Ville de Tulle. Depuis, elle est intervenue à Brive-La-Gaillarde, Uzerche et Argentat en Corrèze pour mener des actions de rénovation urbaine. Aujourd’hui, elle souhaite sortir de la Corrèze pour intervenir sur un territoire compris entre Brive-la-Gaillarde, Cahors (Lot) et Périgueux (Dordogne).
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